Du majestueux complexe qui accueillait les retrouvailles des familles séparées par la guerre de Corée (1950-1953), il ne reste que des ruines. En février, la Corée du Nord a détruit ce symbole du rapprochement avec le Sud, bâti dans l’est du pays, au pied du mont Kumgang (Kumgangsan : « montagne de diamant »), écrin de nature le plus représenté dans la peinture coréenne. Après avoir démoli l’arche de la réunification de Pyongyang, en 2024, la République populaire démocratique de Corée (RPDC), nom officiel de la Corée du Nord, effaçait ainsi le dernier symbole de la politique de rapprochement des deux Corées, menée depuis un quart de siècle. Dans les mois précédents, le régime de Kim Jong-un avait dynamité les routes et la voie ferrée reliant les deux pays.
Ce changement d’attitude vis-à-vis de la Corée du Sud illustre le repositionnement diplomatique opéré au cours des deux dernières années par la RPDC, petit pays de 25 millions d’habitants, sanctionné par le Conseil de sécurité des Nations unies pour son programme nucléaire, et épinglé par le camp occidental comme un « Etat voyou » pour son non-respect des normes internationales. Il constitue une nouvelle preuve de l’habileté du régime nord-coréen, devenu expert en « diplomatie de survie visant à contourner les règles pour servir ses intérêts », selon l’expression d’Andreï Lankov, spécialiste de la Corée du Nord à l’Université privée de Kookmin, à Séoul.
Il vous reste 93.15% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.