Andreï Makarevitch, l’une des plus célèbres rock stars russes, n’aime pas beaucoup l’auditorium Smolarz de Tel-Aviv où il doit se produire, le soir du samedi 21 décembre 2024. Avec ses 1 200 sièges empilés sur plusieurs étages, la salle de concert lui rappelle trop « les halls du Kremlin », soupire le guitariste de 73 ans, fondateur du groupe Mashina Vremeni (« La machine à remonter le temps »). Comme la vedette de la soirée, le public est en majorité composé d’opposants au régime de Vladimir Poutine qui ne veulent plus, ou ne peuvent plus, retourner en Russie.
Soutien de l’Ukraine depuis 2014 et l’annexion de la Crimée, le musicien de confession juive s’est exilé en Israël, en 2022, avant d’être désigné « agent de l’étranger » par le Kremlin, un an plus tard. Depuis, dans l’Etat hébreu, Andreï Makarevitch, opposant aux ambitions de conquêtes territoriales de Vladimir Poutine en Russie, est devenu un fervent partisan de l’occupation illégale des territoires palestiniens.
Le 22 décembre, Andreï Makarevitch reçoit chez lui, dans sa maison perchée sur le mont Carmel, au nord du pays, entre deux dates de sa tournée mondiale. Sur les murs où s’entremêlent instruments de musique, vieux pistolets et sabres anciens, le chanteur désigne une carte titrée « La Judée sous Hérode le Grand et ses enfants », en référence à ce roi de la Terre sainte de 37 à 4 avant notre ère, resté célèbre pour la reconstruction du temple de Jérusalem, dont il ne reste aujourd’hui que le mur des Lamentations. La région y est représentée comme un unique territoire juif, sans mention de l’existence du peuple palestinien. « Il suffit de regarder ce plan, pointe la rock star. L’occupation israélienne n’existe pas. »
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