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Garantir l’accès des détenus au téléphone fixe, « à tout moment et quel que soit leur régime de détention » : c’est le souhait formulé par la contrôleuse générale des lieux de privations de liberté (CGLPL) dans un avis publié mercredi 19 février au Journal officiel.

« L’ensemble des quartiers, y compris disciplinaires, doit être doté de la téléphonie en cellule et de points-phone accessibles dans des conditions et à des horaires compatibles avec les objectifs de maintien des liens familiaux, d’accès aux droits de la défense et de préparation à la sortie », souligne Dominique Simonnot dans cet avis transmis au ministre de la justice, le 3 décembre dernier.

Depuis 2019, des téléphones fixes, dont l’usage est limité à certains numéros, ont été installés dans chaque cellule, « ce progrès ne bénéficie néanmoins pas à tous », note la contrôleuse dans son avis. Ainsi, « les détenus faisant l’objet d’une sanction disciplinaire ou affectés dans certains quartiers spécifiques n’ont qu’un accès limité au téléphone ».

Dominique Simonnot plaide également pour « rapprocher le coût des appels téléphoniques et de la visiophonie du prix moyen du marché accessible à la population libre » en rappelant que « le coût de la téléphonie et de la visiophonie [en prison] est prohibitif ».

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Engager une réflexion sur le téléphone mobile en détention

La CGLPL, autorité administrative indépendante chargée de défendre les droits fondamentaux dans les prisons, mais aussi les hôpitaux psychiatriques, les centres de rétention administrative, les centres éducatifs fermés et les locaux de garde à vue, souhaite également qu’une « réflexion » soit engagée « sur les possibilités d’un accès contrôlé à des téléphones mobiles en détention ».

Malgré leur interdiction, les téléphones mobiles sont omniprésents en prison. Quelque 40 000 portables ont été saisis dans les prisons en 2024, selon le ministère de la justice. « Il est peu réaliste, assurément, d’imaginer maintenir l’interdiction aux personnes détenues de l’usage, devenu si banal, du téléphone portable », estime la CGLPL.

Fin décembre, le ministre de la justice, Gérald Darmanin, avait annoncé son intention de « nettoyer les prisons » des téléphones portables grâce à des opérations « place nette » similaires à celles lancées contre le trafic de drogue.

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Le Monde avec AFP

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