Nous revenons d’une mission exploratoire avec Médecins du monde en République démocratique du Congo [RDC] afin d’apporter une aide humanitaire aux populations déplacées à Goma, ville à l’est du pays. La RDC, capitale Kinshasa, est un pays francophone immense et varié, grand comme quatre fois et demie la France (près de 100 fois le Rwanda) et peuplé de 105 millions d’habitants. Sa croissance démographique est l’une des plus rapides au monde. Les taux de mortalité maternelle et infanto-juvénile sont toujours élevés.
Ce pays possède dans son sol les plus grandes richesses du continent africain tels l’or, le diamant, le cuivre ainsi que le cobalt et le coltan, très recherchés pour la fabrication des batteries et des smartphones. Le pillage des ressources naturelles continue d’alimenter la violence et la pauvreté. Selon la banque mondiale, la RDC fait partie des cinq pays les plus pauvres du monde malgré sa richesse minière.
Au moins 700 000 personnes, principalement femmes et enfants, ont fui les combats, la violence effroyable et les tueries de masse. Elles se sont réfugiées autour de la ville de Goma. Après trente ans de guerre en RDC, les affrontements entre différentes factions ont repris de plus belle depuis deux ans et demi dans le Nord-Kivu. La population civile en est la principale victime. Les groupes armés se font et se défont au gré des combats, sur fond de pillages, de meurtres et de viols. Ils se disputent les importantes ressources naturelles.
100 000 personnes déplacées selon l’ONU
Cette région – le Nord-Kivu – est isolée, loin du pouvoir central de Kinshasa, proche du Rwanda et de l’Ouganda. La forêt est dense, peu de pistes sont praticables, en particulier durant la saison des pluies. Après l’échec des négociations de Luanda mi-décembre (entre la RDC et le Rwanda sous l’égide de l’Angola), les combats se sont intensifiés entre l’armée congolaise et le groupe de rebelles armés du M23. Ceux-ci ont poursuivi leur progression en prenant le contrôle de la ville de Centre Masisi le 4 janvier, entraînant un nouvel afflux de 100 000 personnes déplacées selon l’ONU.
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