C’est une décision qui risque d’attiser les tensions entre l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis au sujet des règles et réglementations technologiques européennes. La Commission de protection des données (DPC) irlandaise, qui agit au nom de l’UE, a ouvert, vendredi 11 avril, une enquête sur l’utilisation de données personnelles par le réseau social X pour entraîner ses modèles d’intelligence artificielle (IA), en particulier Grok – agent conversationnel développé par l’entreprise américaine xAI, créée par Elon Musk.
L’enquête porte sur les « données personnelles incluses dans les publications accessibles au public mises en ligne sur la plateforme X par les utilisateurs » de l’UE et de l’Espace économique européen, précise la DPC dans un communiqué.
Engagement non tenu de la part de X
Le réseau social X s’était engagé, en septembre, à ne plus exploiter certaines données personnelles de ses utilisateurs européens pour entraîner son programme d’IA. La DPC avait alors annoncé qu’une procédure en justice qu’elle avait engagée devant la Haute Cour irlandaise dans cette affaire avait été retirée. L’annonce de septembre portait sur des données personnelles exploitées entre le 7 mai et le 1er août 2024. Mais l’entreprise a continué après cette date à développer ses modèles d’intelligence artificielle.
L’autorité irlandaise examinera la conformité de ce développement « avec une série de dispositions-clés du RGPD », le règlement européen de protection des données, « notamment en ce qui concerne la légalité et la transparence du traitement » des informations, ajoute le communiqué. L’autorité de protection des données irlandaise est compétente pour agir au nom de l’UE car le siège européen de X se trouve en Irlande, comme ceux de nombreuses entreprises de la Silicon Valley.
L’UE est disposée à déployer des mesures commerciales d’une ampleur sans précédent et pourrait imposer des droits de douane aux entreprises américaines du numérique si les négociations commerciales avec le président américain, Donald Trump, venaient à échouer, a déclaré jeudi au quotidien économique britannique Financial Times la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.