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Le président colombien, Gustavo Petro, a annoncé, vendredi 17 janvier, la suspension des négociations de paix avec la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN), après une journée de violences marquée par la mort d’au moins 30 personnes à la frontière avec le Venezuela.

« Ce qu’a fait l’ELN dans la région du Catatumbo, ce sont des crimes de guerre. C’est pourquoi nous suspendons le dialogue avec ce groupe, car l’ELN ne démontre aucune volonté de faire la paix », a-t-il écrit sur le réseau social X.

Depuis jeudi, des rebelles de l’ELN et des dissidents des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) s’affrontent dans cette zone du nord-est de la Colombie, frontalière avec le Venezuela et où plus de 52 000 hectares de coca sont plantés, a déclaré le gouverneur du département de Norte de Santander, William Villamizar, à Blu Radio.

« Des données sur le terrain font état d’au moins 30 personnes tuées et de plus de 20 blessés », a précisé le gouverneur. Plusieurs blessés ont été transportés dans des hôpitaux voisins et des dizaines de familles ont été déplacées, selon les autorités.

La médiatrice pour les droits humains en Colombie, Iris Marin, a accusé l’ELN de s’en prendre « directement à la population civile » et d’aller « de maison en maison » pour assassiner des personnes que l’ELN considère comme proches des dissidences des FARC. « C’est une dispute pour les revenus illégaux, pour le contrôle de la population et pour le contrôle de la frontière avec le Venezuela », a-t-elle estimé, en précisant qu’environ 20 personnes étaient portées disparues.

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Intensification du conflit interne

Le président Petro, lui-même ancien membre dans sa jeunesse d’une guérilla d’extrême gauche (le M-19), a entamé des pourparlers avec l’ELN à la fin de l’année 2022, après être devenu le premier président colombien de gauche. Il s’est engagé à sortir par le dialogue de six décennies de conflit armé dans le pays et négocie depuis avec la plupart des organisations armées du pays.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Colombie : les dissidents des FARC, après avoir refusé l’accord de paix de 2016, acceptent de négocier

Toutefois, les pourparlers ne progressent guère, en raison de la poursuite d’attaques par les rebelles et de divergences à la table des négociations. En septembre 2024, les négociations entre son gouvernement et l’ELN avaient déjà été suspendues, avant de reprendre en novembre 2024.

L’accord de paix de 2016 avec la guérilla marxiste des FARC, alors la plus puissante guérilla d’Amérique latine, avait permis de réduire un temps la violence en Colombie, premier producteur de cocaïne.

Mais le conflit interne s’est de nouveau intensifié ces dernières années en raison des opérations des groupes dissidents des FARC, de la guérilla guévariste de l’ELN et du cartel du Clan del Golfo, entre autres groupes armés. Jeudi, le négociateur de paix pour le gouvernement, Otty Patiño, a accusé l’ELN de payer des tueurs à gages pour tenter d’assassiner son principal conseiller.

Le Monde avec AFP

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