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A quoi ressemblera la nouvelle classe « prépa-2de » ? Ce dispositif, annoncé en décembre 2023 comme l’un des volets du « choc des savoirs » par Gabriel Attal quand il était ministre de l’éducation nationale, doit être expérimenté à la rentrée 2024 dans au moins un lycée de chaque département. Il est la suite logique d’une transformation du diplôme national du brevet (DNB), voulue par celui qui est désormais premier ministre : il s’agira d’un examen « couperet », qui conditionnera le passage au lycée.

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Tout élève non reçu au DNB alors qu’il était admis en 2de (qu’elle soit générale et technologique ou professionnelle) sera orienté vers cette classe de remise à niveau, constituée de vingt heures d’enseignements généraux et de sept heures d’activités supplémentaires (tutorat et méthodologie pour les élèves de la voie générale, découverte des métiers pour ceux du lycée professionnel).

Alors que l’expérimentation doit être généralisée dès 2025, le dispositif pose, sur le terrain, de nombreuses questions. D’abord sur les effectifs des élèves : pour cette année, l’admission se fait sur la base du volontariat, mais selon les projections de la direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance, ces dispositifs pourraient compter 12 500 lycéens en filière générale et technologique à la rentrée 2025, et 34 800 en filière professionnelle. C’est, certes, bien moins que les quelque 90 000 élèves (soit un peu moins de 10 % de la cohorte) recalés chaque année du brevet… car une partie d’entre eux choisissent le CAP, qui n’est pas concerné.

« Classes de relégation »

Mais la réforme du brevet voulue par M. Attal dans le cadre du « choc des savoirs » prévoit également la fin des « correctifs académiques », qui permettent de remonter artificiellement la moyenne générale obtenue par tous les élèves à l’examen. Les résultats pourraient plonger par endroits, provoquant une forte augmentation du nombre de non-admis. « Dans certaines académies, on anticipe un différentiel de dix points », s’inquiète Sophie Vénétitay, secrétaire générale du SNES-FSU, qui craint un « nouveau palier de tri des élèves » à l’entrée du lycée.

Cette année de préparation au lycée, pensée par le gouvernement pour lutter contre le décrochage des plus fragiles, les rassemblera, en effet, au même endroit, alors que les équipes ont plutôt l’habitude de répartir les jeunes les plus fragiles dans les classes, pour jouer sur l’effet d’émulation. « Le débat reste entier de savoir s’il va s’agir de classes de relégation ou non, questionne Sophie Vénétitay. Pour l’instant, le ministère se montre très optimiste, en nous disant que les familles sont demandeuses et que la demande pourrait excéder l’offre par endroits [cette année]. »

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