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Histoires Web samedi, janvier 4
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« La Cité aux murs incertains » (Machi to sono futashika na kabe), de Haruki Murakami, traduit du japonais par Hélène Morita, Belfond, 560 p., 25 €, numérique 18 €.

Et si, comme tous les vivants, certaines histoires pouvaient avoir une ombre ? Si elles étaient suivies d’une forme insaisissable, une présence nébuleuse dont les contours mouvants finiraient par obséder celui-là même qui les a écrites ?

En 1980, au temps où il dirigeait un club de jazz à Tokyo, Haruki Murakami avait composé une novella intitulée « La Cité aux murs incertains ». Incertain, l’auteur de Kafka sur le rivage (Belfond, 2006) l’était lui aussi. Car, si le sujet du récit lui tenait à cœur, il n’était pas satisfait de son traitement : il décida donc de ne pas le publier. C’est alors que l’ombre de l’histoire se mit à planer autour de lui. Pendant quarante ans, elle ne cessa de s’allonger, de le poursuivre. En 1985, l’auteur s’inspira de ce texte pour son ­roman La Fin des temps (Belfond, 2019), mais l’ombre n’était pas satisfaite. Alors, comme il l’explique en postface, il résolut en 2020 de le reprendre de fond en comble. Il garda le titre mais en fit l’ample roman qui sort aujourd’hui : 550 pages dans la veine de 1Q84 (Belfond, 2011-2012). Une grande œuvre de la maturité où les ombres, justement, jouent un rôle cardinal.

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