Le gouvernement va interdire la cigarette dans les lieux publics extérieurs où peuvent se trouver des enfants, comme « les plages, parcs et jardins publics, abords des écoles, abris de bus, équipements sportifs », a fait savoir, jeudi 29 mai, la ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, Catherine Vautrin, dans un entretien au journal Ouest-France.
« Là où il y a des enfants, le tabac doit disparaître », a déclaré la ministre, en précisant que l’interdiction entrerait en vigueur le 1er juillet.
Le non-respect de l’interdiction « pourra engendrer une contravention de 4e classe, soit 135 euros », précise Mme Vautrin, qui estime que la liberté de fumer « s’arrête là où commence le droit des enfants à respirer un air pur ».
La ministre indique que le périmètre d’interdiction autour des écoles sera précisé dans le décret de mise en œuvre. « Nous sommes en train de le déterminer avec le Conseil d’Etat, et nous ferons confiance aux élus pour le mettre en place de façon pragmatique », poursuit Mme Vautrin.
Les terrasses de café et les cigarettes électroniques pas concernées
Les collèges et les lycées sont aussi concernés par l’interdiction, pour éviter notamment que « collégiens et lycéens ne fument devant leur établissement ». En revanche, l’interdiction ne concerne pas les terrasses des cafés, ni les cigarettes électroniques.
La ministre de la santé veut en revanche parvenir à faire « baisser le taux de nicotine autorisé » dans ces produits, et à « réduire le nombre d’arômes ». « J’ai besoin des avis scientifiques et techniques pour fixer les détails » de ces mesures, prévues pour entrer en vigueur « d’ici à la fin du premier semestre 2026 », explique-t-elle.
La généralisation des espaces sans tabac, telle qu’annoncée par Mme Vautrin, fait partie des mesures énoncées dans le Programme national de lutte contre le tabac (PNLT) 2023-2027, présenté par le ministre de la santé de l’époque, Aurélien Rousseau, avec pour ambition de « relever le défi d’une génération débarrassée du tabac dès 2032 ».
Les organisations de lutte contre le tabagisme s’inquiétaient de ne pas voir arriver les décisions concrètes du gouvernement. Le tabagisme provoque la mort de 75 000 personnes par an. Selon un sondage réalisé par la Ligue contre le cancer, six Français sur 10 (62 %) étaient favorables à une plus large interdiction de la cigarette dans l’espace public.