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Le gouvernement chinois a annoncé, vendredi 8 novembre, un plan à 10 000 milliards de yuans (1 300 milliards d’euros) pour renflouer des collectivités locales exsangues après des décennies de dépenses massives en infrastructures et une crise de l’immobilier qui a grevé leurs revenus. Pour financer les routes, gares et quartiers qui ont fait le développement chinois, sans dépasser sur le papier les plafonds d’endettement fixés par le pouvoir central, les villes et provinces chinoises ont créé des sociétés d’endettement externes, tel le Groupe d’investissement et de construction en infrastructures de Tianjin, grand port du nord-est. Multiplié par le nombre de provinces et de cités que compte la deuxième économie de la planète, ce système a rendu l’endettement local difficilement lisible et contrôlable.

Le ministre des finances a annoncé, vendredi que les collectivités locales pourront émettre pour l’équivalent de 780 milliards d’euros d’obligations sur trois ans, afin d’intégrer dans leurs propres comptes la dette cachée, et pourront encore profiter de 520 milliards d’euros d’obligations – initialement prévues pour de futurs projets d’infrastructures – pour se renflouer. Le ministre des finances chinois, Lan Fo’an, a dit vouloir ainsi « désamorcer les bombes de la dette » pour permettre aux autorités locales de se focaliser sur « le développement et l’amélioration du service ».

Depuis 2020, la crise de l’immobilier – partie du désir de Pékin de dégonfler le surendettement des promoteurs – a laminé les finances des gouvernements locaux. Une part importante de leurs revenus venait de la cession de terrains ruraux pour construire de nouveaux immeubles. Depuis que le marché du logement neuf est à l’arrêt, cette rentrée d’argent majeure a disparu.

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Conséquence directe, les villes multiplient les contrôles fiscaux pour stabiliser leurs revenus, demandant à certaines entreprises et foyers aisés de « s’auto-inspecter » pour se trouver des arriérés d’impôts et de tenir les justificatifs prêts au contrôle. Dans la même veine, en janvier, le pouvoir central pointait la dérive du petit canton de She, dans le nord-est, qui, en 2023, a établi des contraventions au code de la route largement injustifiées et falsifié la signature de près de 2 000 automobilistes prétendument arrêtés pour abreuver ses comptes.

Dosage adapté

La Chine devait, pour acter le plan de vendredi, en passer par une réunion des 175 membres du Comité permanent de l’Assemblée nationale populaire du Parti communiste chinois (PCC). Elle aurait dû se tenir fin octobre mais a été repoussée à cette semaine pour une raison devenue évidente : l’élection américaine, qui va contraindre la Chine à adapter sa stratégie. En campagne, le président élu Donald Trump a promis d’imposer 60 % de droits de douane à l’entrée des produits chinois aux Etats-Unis. Une hausse même plus modeste des taxes douanières américaines heurterait durement les usines chinoises.

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