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Les tours de Shanghaï ont de quoi impressionner, mais c’est avant même de sortir de l’aéroport qu’Holger Chen a commencé à s’extasier. « Les toilettes sont tellement stylées ! Il y a même une porte », s’est étrangement exclamé ce gaillard aux bras tatoués en passant devant les W.-C. tout à fait normaux du terminal, le 10 juin, en un contre-pied à l’image d’insalubrité des anciennes toilettes publiques chinoises.
Pourtant, ce Taïwanais dont les épaules disent à quel point il aime soulever de la fonte et qui porte sa virilité en étendard en a vu d’autres. Ce repenti des triades, les mafias chinoises, est devenu un commentateur très suivi sur les réseaux sociaux à Taïwan. Après avoir laissé derrière lui son passé dans le crime organisé, Chen s’est reconverti en patron de salles de fitness mais aussi en pourfendeur des méthodes d’infiltration de la Chine sur l’île qui lui résiste.
En 2019, il avait même organisé une manifestation d’ampleur à Taipei pour dénoncer l’influence de la Chine sur certains médias taïwanais et pointé les liens des triades avec le pouvoir chinois après que des membres de gangs à Hongkong s’en étaient pris aux jeunes manifestant en défense de leurs libertés. Parler de la sorte avait valu à Holger Chen de se prendre trois balles, deux dans le bras et une dans la jambe, dans une rue de Taipei une nuit d’août 2020. Un impressionnant documentaire sur les triades avait raconté sa conversion en une voix importante dans la dénonciation de la menace chinoise.
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