A la fin des années 1950, le ministre des finances Antoine Pinay assurait que l’actrice Brigitte Bardot rapportait autant de devises à la France que la régie Renault. En Corée du Sud, ce sont les retombées économiques du boys band superstar BTS qui se chiffrent en milliards d’euros. Des Stray Kids à Red Velvet, ces groupes chantant et dansant constituent surtout, avec les séries télévisées, un élément majeur de l’influence sud-coréenne à travers le monde. Raison pour laquelle la Chine coupe ou remet le son de la K-pop au gré de ses visées diplomatiques envers la Corée du Sud.
Dans ce contexte, l’entrée du géant chinois Tencent au capital d’une grande maison de disques coréenne, révélée mardi 27 mai, n’est pas passée inaperçue. Sa filiale Tencent Music est sur le point d’acquérir près de 10 % du label SM Entertainment, l’un des pionniers de la K-Pop, pour 177 millions de dollars (156 millions d’euros), devenant son deuxième actionnaire. Les labels SM, JYP et YG – les « Big 3 » – ont fait de ces groupes de garçons et de filles apparus dans les années 1990 des succès planétaires. En 2024, Stray Kids s’est placé au cinquième rang des ventes de disques dans le monde, selon la Fédération internationale de l’industrie phonographique.
L’investissement de Tencent est vu comme un geste d’ouverture de Pékin vis-à-vis de son voisin. Depuis 2016, en effet, la Chine ferme son marché aux idoles de la K-pop. Une interdiction, non officielle mais bien réelle, prise en rétorsion après que la Corée du Sud a annoncé, en juillet 2016, le déploiement d’un système de défense antimissile dans le cadre de son alliance avec les Etats-Unis.
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