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La Chine a effectué, dans la nuit du mercredi 25 au jeudi 26 septembre, peu après minuit, un tir de missile balistique intercontinental dans le Pacifique considéré comme une première depuis plusieurs dizaines d’années. Or cet essai, même s’il n’emportait qu’une ogive factice – comme c’est l’usage dans ce type d’exercice –, a suscité de nombreuses réactions de la part de pays de l’Indo-Pacifique, le missile lancé depuis la péninsule du Hainan ayant survolé le Japon avant de s’écraser en mer, 11 700 kilomètres plus loin, non loin de la Polynésie française.

Même si ce n’est pas la première fois que Pékin procède à des essais de ce type, « d’habitude, la Chine les mène sur son propre territoire, car elle a de la place », pointe Héloïse Fayet, spécialiste des questions de dissuasion, et chercheuse à l’Institut français des relations internationales (IFRI). Le Japon s’est ainsi indigné de ne pas avoir été « prévenu » de cette manœuvre. L’Australie a demandé « une explication » à Pékin, tandis que la Nouvelle-Zélande jugeait ce tir « malvenu et préoccupant ».

Dans un communiqué laconique, le ministère de la défense chinois s’est contenté, pour sa part, d’annoncer que « ce lancement fait partie du programme annuel d’entraînement de routine de la Force des missiles ». « Il est conforme au droit et aux pratiques internationales et ne vise aucun pays ou cible spécifiques », a-t-il ajouté, tout en se félicitant que l’engin soit tombé « avec précision dans la zone maritime prédéterminée ».

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La visibilité donnée – ou non – aux essais comme aux capacités nucléaires des puissances dotées de l’arme atomique relève d’une communication stratégique, où chaque mot est soupesé. Ce test « témoigne probablement de la modernisation chinoise en cours dans ce domaine, qui se manifeste par de nouveaux besoins en matière d’essais », a déclaré, à l’Agence France-Presse, Ankit Panda, chercheur de référence sur le sujet et membre de la Fondation Carnegie pour la paix internationale.

« C’est un message envoyé à Washington, estime pour sa part Marc Julienne, directeur du centre Asie de l’IFRI, alors que le missile testé est passé non loin de l’île de Guam. Ce tir permet de démontrer aux compétiteurs de la Chine que sa Force de missiles est pleinement opérationnelle et crédible, tout comme ses capacités de dissuasion nucléaire. » Avec son arsenal actuel, la Chine peut déjà atteindre le territoire des Etats-Unis et des cibles situées dans l’indo-Pacifique.

Importants remous au sein de l’armée chinoise

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