La chanteuse britannique Marianne Faithfull est morte

Sa voix de rocaille racontait l’histoire d’une vie pleine d’embardées. Marianne Faithfull avait survécu aux montées trop euphoriques des années 1960, aux descentes vertigineuses des années 1970, aux rechutes des années 1980, à un corps souvent brisé depuis les années 2000. Overdoses, arrêt cardiaque, cancer du sein, fractures à répétition… A chaque fois, la chanteuse, auteure et actrice anglaise avait ressuscité, en se réinventant, dépassant ses statuts de muse sexuelle des Rolling Stones, de junky maudite ou d’icône rock, pour s’affirmer avec caractère, humour et puissance créatrice, comme l’une des plus marquantes personnalités de la chanson internationale. Mais cette aristocrate indomptée – et impénitente fumeuse – aura perdu un dernier combat, celui contre le coronavirus. Hospitalisée à Londres, samedi 4 avril, après avoir été testée positive au Covid-19, l’interprète de Broken English est morte à l’âge de 78 ans à Londres, a annoncé un porte-parole, jeudi 30 janvier, dans une déclaration transmise à l’Agence France-Presse.

Riche en dramaturgie, sa vie avait le romanesque ancré dans les gènes. Née à Londres, dans le quartier d’Hampstead, le 29 décembre 1946, Marianne Evelyn Gabriel Faithfull était la fille d’un Gallois, Simon Faithfull, professeur d’italien, major de l’armée britannique, espion attaché à l’Intelligence Service. Il avait épousé, durant la guerre, Eva Erisso, son contact à Vienne. Née à Budapest, cette baronne autrichienne d’ascendance juive, danseuse dans la compagnie viennoise de Max Reinhardt, était l’arrière-petite-nièce de Leopold von Sacher-Masoch, écrivain aristocrate apparenté aux Habsbourg, dont le roman érotique, La Vénus à la fourrure (1870), en avait fait le théoricien du masochisme.

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