L’AVIS DU « MONDE » – À NE PAS MANQUER
Auteur d’une œuvre sensible aux êtres et aux destins marginalisés, Emmanuel Finkiel, 63 ans, laisse régulièrement venir à lui la rémanence de la seconde guerre mondiale et de l’horreur concentrationnaire, qui dit quelque chose de l’endroit d’où, ne les aurait-il pas directement vécues, il vient lui-même. Après Voyages (1999) et La Douleur (2017), certainement ses deux plus beaux films à ce jour, le motif se fait encore plus frontal aujourd’hui, en se concentrant sur un enfant juif, caché à partir de 1942 dans un bordel de Czernowitz, une ville multiethnique à fort capital culturel et démographique juif, située, à cette époque précise, dans la Roumanie fasciste et collaborationniste, proche de la frontière ukrainienne.
L’histoire suit celle du roman éponyme (Editions de l’Olivier, 2008) dont s’inspire le film, signé en 2006 par l’un des plus grands romanciers israéliens, Aharon Appelfeld, qui puisa, pour l’écrire, dans l’expérience du garçonnet qu’il fut à cette période, lequel passa, séparé de ses parents, trois années de clandestinité, muet comme une tombe sur ses origines, dans les forêts et les villages ukrainiens pour échapper au massacre.
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