Il adore poser sous le portrait de son grand-père. Au chapeau et à la moustache près, la ressemblance d’Henri-Jacques Citroën avec André, fondateur du constructeur automobile, est saisissante. Les fans de la marque aux chevrons en raffolent. Samedi 5 octobre, le Groupement national des agents Citroën et DS – 3 000 adhérents – a fêté ses 40 ans au Pavillon d’Armenonville, à Paris, en sa présence. Les organisateurs avaient fait imprimer 500 cartons pour qu’Henri-Jacques Citroën les dédicace. A 1 h 30 du matin, il était encore à sa table en train de signer…
Pour lui, c’est devenu une habitude. Depuis le centenaire de la marque, en 2019, il enchaîne les hommages. « Citroën est la marque la plus collectionnée au monde », rappelle-t-il, fier de son pouvoir d’attraction. Il égrène les exemples : le Rassemblement du siècle à La Ferté-Vidame (Eure-et-Loir) en juillet 2019, 11 000 collectionneurs et 60 000 visiteurs, l’inauguration à Glowno, en Pologne, d’une place André-Citroën avec un public enthousiaste – c’est là que l’engrenage à chevrons qui a donné son identité à la marque a été inventé – ou encore les 90 ans de la Traction Avant à Charade (Puy-de-Dôme), en mai 2024, avec un millier de voitures et plus de 20 000 visiteurs…
La ferveur du public a donné une idée à ce champion des réseaux sociaux : faire entrer son grand-père au Panthéon, qui n’accueille encore aucun entrepreneur ou industriel. Il rejoindrait celle qui fut sa grande amie, Joséphine Baker. Ce serait aussi la promesse d’une revanche sur Stellantis, qui ne fait pas grand cas du passé de la marque.
Carlos Tavares, le directeur général du groupe, ne s’est pas déplacé pour le Rassemblement du siècle, regrette le petit-fils. Au dernier Rétromobile, le salon des voitures de collection de la porte de Versailles, fin janvier, Citroën et Peugeot brillaient par leur absence. Lorsque Henri-Jacques Citroën a écrit au dirigeant de Stellantis pour le déplorer, il a reçu une réponse écrite, lui conseillant de s’adresser à la Commission européenne et à la Chine, dont la réglementation et l’ambition respectives contraignent les constructeurs automobiles à réduire leurs coûts…
Croisière verte
Alors que sur le stand BMW du Mondial de l’automobile, Charlie Cooper, petit-fils de John Cooper, le motoriste de la Mini, sera présent pour défendre les couleurs de cette voiture, Henri-Jacques Citroën n’est pas convié par Citroën, qui revient pourtant au logo de ses débuts : des chevrons cerclés, qui trônent à l’avant de la ë-C3, la nouvelle citadine électrique du groupe. « C’est l’année du renouveau de la marque », promet Thierry Koskas, son directeur, beaucoup moins porté sur la nostalgie qu’Henri-Jacques Citroën. Son grand-père avait en outre un gros défaut aux yeux des dirigeants actuels de Stellantis, obsédés par la rentabilité et les marges : il a perdu de l’argent et son entreprise a fini dans les mains de Michelin.
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