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Un secteur a déjà dépassé le seuil d’alerte. Dans la commune d’Hillion, sur la plage de Saint-Guimond (Côtes-d’Armor), le seuil d’hydrogène sulfuré émanant de la putréfaction des algues vertes, fixé à 1 particule par million par le Haut Conseil de la santé publique, a été dépassé le 21 juin dans la soirée. L’alerte a été levée trois jours plus tard. Comme chaque année depuis cinq décennies, les algues vertes font leur grand retour dans les baies bretonnes. Ces végétaux, présents naturellement en mer, prolifèrent de manière exponentielle en raison des nitrates et autres nutriments apportés par les cours d’eau du littoral.

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Lorsqu’elles se décomposent, elles dégagent de l’hydrogène sulfuré, dont l’inhalation est particulièrement dangereuse. Ce gaz toxique est invisible, mais s’accompagne d’une forte odeur nauséabonde. Certaines baies peuvent être plus propices à ces proliférations, notamment lorsqu’elles sont fermées, peu profondes, et que l’eau se renouvelle moins. La météo joue aussi un rôle déterminant, la chaleur favorisant la croissance des algues vertes.

Une grande partie des nitrates provient des activités agricoles et de la fertilisation des sols. La Bretagne regroupe seulement 7 % des exploitations agricoles du pays, mais produit 60 % de la viande de porc française. En 2021, un rapport de la Cour des comptes estimait que la prolifération d’algues vertes est « à plus de 90 % d’origine agricole », notamment à travers les engrais utilisés dans les cultures, mais également les déjections des animaux d’élevage.

Inertie de l’Etat

Les échouages d’algues vertes sont suivis par le Centre d’étude et de valorisation des algues, qui effectue des survols des côtes en hélicoptère. Depuis 2010, un plan de lutte contre la prolifération des algues vertes est déployé par les services de l’Etat. Le plan 2022-2027, adopté en juin 2023, est doté d’un budget estimé à 130 millions d’euros, cofinancé par l’Etat, le conseil régional, les conseils départementaux des Côtes-d’Armor et du Finistère, les collectivités des huit baies concernées et l’agence régionale de santé. C’est deux fois plus que le budget du plan précédent.

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Il comporte plusieurs volets, de la prévention à la prise en charge médicale, et permet l’interdiction d’accès à certaines plages, ainsi que la mise en place de signaux visibles d’information du public, comme des pancartes. Dans ce plan, l’accent est particulièrement mis sur la technique de ramassage des algues une fois échouées, un dispositif exécuté par une entreprise spécialisée.

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