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L’Algérienne Imane Khelif, championne olympique de boxe aux Jeux olympiques de Paris 2024, a attaqué devant la justice sportive la nouvelle réglementation de World Boxing (la fédération internationale régissant la discipline au niveau mondial) imposant des tests de féminité, a annoncé, lundi 1er septembre, le Tribunal arbitral du sport (TAS).

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Au cœur d’une polémique sur son genre lors des Jeux de Paris, la boxeuse algérienne conteste l’interdiction qui lui a été faite de participer aux compétitions internationales sans subir au préalable un test chromosomique, précise le TAS, qui n’a pas encore fixé de date d’audience.

Dans le détail, Imane Khelif demande l’annulation de la décision prise fin mai par World Boxing – instance concurrente de la sulfureuse Fédération internationale de boxe (IBA), reconnue en février par le Comité international olympique – qui l’a privée en juin du tournoi d’Eindhoven (Pays-Bas), la première compétition soumise à cette nouvelle réglementation. La boxeuse réclame de pouvoir participer « sans test » aux Mondiaux de Liverpool (Royaume-Uni), qui débutent jeudi jusqu’au 14 septembre.

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Cette dernière requête n’a quasiment aucune chance d’aboutir puisque le TAS précise avoir refusé d’accorder un effet suspensif à l’appel de la boxeuse algérienne, formé le 5 août. « Les parties échangent actuellement des mémoires écrits et, avec leur accord, une audience sera programmée », ajoute le TAS, dont les procédures sont confidentielles et les audiences presque toujours à huis clos.

Un débat inédit sur les tests de féminité dans le sport

Aux Jeux de Paris, Imane Khelif avait été la cible d’une vague de haine et d’une campagne de désinformation, tout comme la Taïwanaise Lin Yu-ting, la présentant comme un « homme combattant des femmes ». La boxeuse de 26 ans, qui s’était imposée en finale des – 66 kg, avait disputé le tournoi olympique malgré des doutes sur son taux de testostérone qui auraient amené l’IBA à l’exclure au cours des championnats du monde de New Delhi, en 2023. En guerre ouverte avec l’instance depuis plusieurs années, le CIO avait confirmé l’inscription des deux sportives aux JO de Paris, insistant qu’il était « établi que ce sont des femmes ».

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La requête d’Imane Khelif offrira la première occasion d’un débat judiciaire sur le rétablissement dans le sport mondial – par World Boxing mais aussi en natation et en athlétisme – des tests génétiques destinés à établir le sexe biologique, en vigueur aux JO entre 1968 et 1996.

Par un test PCR, il s’agit de conditionner l’accès à la catégorie féminine à l’absence de « gène SRY », situé sur le chromosome Y indicateur de masculinité, méthode vantée pour sa simplicité par ses promoteurs, mais dont la fiabilité et la pertinence est débattue. Un tel dépistage écarterait les athlètes transgenres, ainsi qu’une partie des athlètes intesexes, de sexe féminin mais présentant des chromosomes XY, soit l’une des formes de « différences de développement sexuel ». Or selon Francis Poulat, directeur de recherche Inserm à l’Institut de génétique humaine de Montpellier, cité par France Info, ces variations chromosomiques « ne leur confèrent pas d’avantage biologique par rapport aux femmes XX ».

Le Monde avec AFP

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