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Histoires Web jeudi, mars 6
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La Banque centrale européenne (BCE) n’a écarté jeudi 6 mars aucune option pour l’avenir de ses taux directeurs, reconnaissant qu’elle était, comme jamais, confrontée à des « risques et de l’incertitude partout » en raison des tensions avec les Etats-Unis et des investissements massifs attendus en Europe.

Face à une situation « qui change radicalement d’un jour à l’autre », Christine Lagarde, la présidente de l’institution, n’a pas caché que les gardiens de l’euro naviguaient à vue.

Ils ont, comme attendu, de nouveau baissé le principal taux d’intérêt directeur de 0,25 point de pourcentage pour marquer leur confiance dans le retour progressif de l’inflation à l’objectif de 2 %.

Mais les bouleversements géopolitiques en cours des deux côtés de l’Atlantique ne permettent pas de dire si ce cycle d’abaissement des taux va s’arrêter rapidement, se prolonger encore un peu, voire durer plus longtemps que prévu pour soutenir l’économie.

Le taux de dépôt, qui fait référence, a été porté à 2,50 %. Cela en fait la sixième baisse du loyer de l’argent depuis juin, après le pic atteint par les taux directeurs en 2023, dans un contexte à l’époque de forte inflation.

Pour déterminer la suite du cap monétaire, la BCE doit comme rarement jongler entre des objectifs parfois difficiles à concilier : maîtriser l’inflation tout en soutenant la croissance dans une zone euro fragilisée par des crises successives.

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Fièvre sur les taux d’emprunt de l’Allemagne

Les gardiens de l’euro ont souligné jeudi dans leur communiqué que les taux étaient désormais à un niveau auquel la politique monétaire « devenait sensiblement moins restrictive » car ménages et entreprises payeraient leurs emprunts moins chers.

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Cet effet renforce les attentes d’une pause à venir dans les baisses de taux. Mais l’équation économique s’est sensiblement compliquée ces dernières semaines. La décision radicale du futur gouvernement allemand d’augmenter la dette publique pour se réarmer et relancer l’économie a causé cette semaine une poussée de fièvre des taux d’emprunt de l’Allemagne, inédite depuis la Réunification.

Ce resserrement des conditions financières survient alors que l’activité de la zone euro reste faible et que s’ajoute l’imposition imminente de droits de douane réciproques par les Etats-Unis, qui menace d’apporter de la récession en Europe. « Une escalade des tensions commerciales réduirait la croissance de la zone euro en freinant les exportations et en affaiblissant l’économie mondiale », a prévenu Mme Lagarde.

D’un autre côté, les dépenses colossales prévues par l’Allemagne, en s’affranchissant du dogme de la rigueur, pourraient doper la croissance européenne et l’inflation. Lequel de ces effets va l’emporter ? Impossible de le dire à ce stade, a reconnu la banquière centrale. « Nous devons comprendre comment cela va fonctionner, quel sera le calendrier, quel sera le financement, afin que nous puissions tirer les conclusions et apprécier la contribution à la croissance et l’impact sur l’inflation », a-t-elle expliqué.

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« Etre agiles »

Seule solution face aux chocs en série : « nous devrons être agiles pour réagir aux données », selon Mme Lagarde. « Si les données indiquent que la politique monétaire la plus appropriée est une baisse, il y aura une baisse ; si, en revanche, les données indiquent que la décision la plus appropriée est de ne pas baisser, il n’y en aura pas », s’est-elle contentée d’annoncer.

L’évolution du conflit en Ukraine, pays qui ne peut plus compter en grande partie sur l’aide américaine face à l’agresseur russe, pourrait également influencer la trajectoire économique et donc les décisions de la BCE. Ces risques ne sont pas encore pleinement intégrés dans les dernières projections économiques publiées jeudi par l’institution.

La BCE a rehaussé ses prévisions d’inflation pour 2025 à cause de la hausse des prix de l’énergie et abaissé ses prévisions de croissance pour cette année et la prochaine face à la baisse des exportations et la faiblesse persistante des investissements.

L’institution de Francfort table sur une inflation de 2,3 % en 2025 – contre 2,1 % précédemment – puis 1,9 % en 2026 et 2,0 % en 2027. Le PIB de la zone euro devrait croître de 0,9 % en 2025, 0,2 point de moins que l’estimation de décembre. Il grimperait à 1,2 % en 2026 et à 1,3 % en 2027.

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Le Monde avec AFP

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