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La Banque centrale européenne (BCE) a baissé ses taux, jeudi 5 juin, pour la huitième fois en un an, naviguant en pleine incertitude face aux menaces de droits de douane de Donald Trump et à leurs répercussions sur l’inflation et la croissance de la zone euro. Le taux de dépôt, principal instrument de référence, a été diminué d’un quart de point à 2 %, un niveau que l’institution, présidée par Christine Lagarde, ne juge plus pénalisant pour l’économie.

Depuis juin 2024, le reflux de l’inflation dans la zone euro a permis à l’institution basée à Francfort, en Allemagne, de lâcher du lest sur les taux, inversant un cycle de resserrement monétaire amorcé deux ans plus tôt pour endiguer la flambée des prix, avec un taux de dépôt atteignant le plus haut historique de 4 %.

Cette septième baisse d’affilée depuis septembre dernier intervient alors que « l’inflation se situe actuellement autour de l’objectif » de 2 % de la BCE, a souligné cette dernière jeudi.

Les inquiétudes se sont déplacées vers la faiblesse persistante de l’activité économique dans les vingt pays de la zone euro, où l’atonie de la demande pourrait avoir des effets déflationnistes. « L’incertitude autour des politiques commerciales » freinera à court terme l’investissement et les exportations, mais la hausse des investissements publics et la solidité du marché du travail soutiendront la croissance et la consommation, « rendant l’économie plus résistante face aux chocs mondiaux », a expliqué la BCE.

La principale menace vient du président des Etats-Unis, Donald Trump, qui ne cesse de s’emporter contre l’important excédent commercial envers les Etats-Unis et maintient une forte incertitude quant à l’ampleur du choc à venir. Son ultimatum sur des taxes de 50 % visant les produits européens expire le 9 juillet.

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Washington a déjà relevé mercredi à 50 % les droits de douane sur l’acier et l’aluminium du Vieux Continent. Une mesure « fortement » regrettée par le commissaire européen, Maros Sefcovic, qui estime qu’elle complique les négociations en cours entre les deux blocs.

Prévisions d’inflation revues à la baisse

« Compte tenu, singulièrement, du contexte actuel d’incertitudes exceptionnelles », la BCE continue de vouloir réagir en fonction des « données », « réunion par réunion », a-t-elle noté dans un communiqué.

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Les données collectées depuis sa dernière réunion d’avril ont conforté les décisions annoncées jeudi : l’inflation est retombée à 1,9 % en mai dans la zone euro, en net ralentissement et sous la cible de 2 % visée par la BCE.

Ce recul s’explique notamment par la baisse des prix de l’énergie, mais même hors énergie et autres prix volatils de l’alimentation, l’inflation sous-jacente a également ralenti, à 2,3 % sur un an en mai contre 2,7 % en avril.

La BCE a aussi relevé que la progression des salaires « reste forte, mais continue de s’atténuer sensiblement », éloignant les craintes d’effets de « second tour » sur les prix. De nouvelles prévisions macroéconomiques ont été publiées jeudi, censées donner des indices sur la suite de la politique monétaire.

La BCE a revu en baisse ses prévisions d’inflation pour 2025 et 2026, en raison de la baisse des prix de l’énergie et d’un euro plus fort. Elle a aussi abaissé sa prévision de croissance économique pour 2026.

Pour cette année, l’institution de Francfort a ramené sa prévision d’inflation à sa cible de 2 %, contre 2,3 % précédemment. Cet indicateur devrait descendre à 1,6 % en 2026 et atteindre 2 % en 2027.

Le PIB de la zone euro devrait croître de 0,9 % en 2025, comme estimé en mars, mais ne grimper que d’1,1 % l’an prochain, contre 1,2 % prévu auparavant, en raison de « l’incertitude » liée aux droits de douane du président des Etats-Unis.

La série de baisses des taux en zone euro tranche avec la position de la banque centrale américaine, la Fed, qui maintient ses taux au-dessus de 4 %, craignant que les mesures de M. Trump ne relancent l’inflation aux Etats-Unis.

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Le Monde avec AFP

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