Meilleures Actions
Histoires Web jeudi, février 20
Bulletin

FRANCE 2 – MARDI 18 FÉVRIER À 21 H 10 – DOCUMENTAIRE

Chroniqueur de la quotidienne « C à vous » (France 5) et présentateur de « Focus dimanche » (RTL), Mohamed Bouhafsi poursuit son ascension professionnelle. Il a été nommé, le 16 octobre 2024, directeur général chargé des programmes de flux de Troisième Œil Productions – à l’origine, entre autres, de « C à vous », « C l’hebdo », « Des racines et des ailes », « Les Carnets de Julie », « OrgasmiQ » (Téva), « Vintage Mecanic » (RMC Découverte)… Et de La banlieue, c’est le paradis, documentaire voulu, conçu, incarné et narré par le même Mohamed Bouhafsi.

Après Des cris dans le stade (2024) – sur le racisme dans le football –, ce nouvel opus est beaucoup plus personnel. Le journaliste y revient sur les lieux de son enfance et de son adolescence, dans la cité des Francs-Moisins, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Là, il retrouve sa « maman », Nassira, ancienne hôtesse de l’air, et son voisin du dessus Nadir Hammache, qui l’a sauvé de la violence de son père. Il retrouve aussi Diangou Traoré, une copine avec laquelle il jouait « d’un rien » dans le jardin, au pied des barres, et trois anciens élèves de sa classe de CE1. « On a tous tracé notre chemin, mais, pour ça, on a dû pousser les murs », lance-t-il comme une justification.

Au-delà de cette hyperincarnation, qui peut paraître excessive, le journaliste affiche la volonté de donner une image positive de la banlieue. « Il fut un temps pas si ancien où les gens étaient ravis de s’installer dans les quartiers », dit-il en voix off. Les séquences filmées chez sa mère ou dans son ancien quartier se mêlent ainsi aux archives télévisées pour retracer l’histoire des banlieues, depuis leur origine – les bidonvilles des années 1950 – jusqu’aux émeutes de l’été 2023, après la mort de Nahel, tué le 27 juin de cette année-là par un policier.

Confessions très personnelles

Pour en témoigner, Mohamed Bouhafsi a soigné son casting : Michel Cantal-Dupart, architecte ; Farida Khelfa, réalisatrice et autrice ; les chanteurs Akhenaton, Sofiane Zermani (Fianso) ; les comédiens Franck Gastambide, Sabrina Ouazani, Lyna Khoudri ; sa complice dans « C à vous » Anne-Elisabeth Lemoine (à laquelle nombre de banlieusardes vont s’identifier)… Mais aussi Dominique Tapie, Xavier Niel (actionnaire à titre individuel du Monde), le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, l’ancien ministre Jean-Louis Borloo et trois présidents de la République : Nicolas Sarkozy, François Hollande et Emmanuel Macron.

« Est-ce qu’on s’est trompé en ghettoïsant les banlieues ? », demande le journaliste à l’actuel chef de l’Etat. « C’est facile à dire après », répond ce dernier. De même, plus loin, à l’évocation des émeutes de 2005, alors que Nicolas Sarkozy maintient ses dires (« Le “Kärcher” n’était pas une maladresse »), Emmanuel Macron temporise : « C’est trop facile de dire après coup j’aurais fait ceci ou cela. J’ai fait suffisamment de bêtises et dit suffisamment de choses qui ont choqué pour avoir des leçons à donner à personne. »

Au-delà de ce mea culpa, le film réserve deux ou trois moments forts, comme les confessions très personnelles de Franck Gastambide et de Sofiane Zermani. Il révèle aussi une convergence d’analyses instructive, tant sur les causes de l’appauvrissement des quartiers, à partir des années 1970, que sur la cohabitation heureuse des habitants aux religions et cultures différentes jusqu’aux années 1990. Et sur l’avenir : « Je pense que le mot “banlieue” va disparaître », prédit Sofiane Zermani.

La banlieue, c’est le paradis, documentaire de Mohamed Bouhafsi et Nathalie Conscience (Fr., 2024, 95 min). Sur France.tv jusqu’au 24 août.

Réutiliser ce contenu

Share.
© 2025 Mahalsa France. Tous droits réservés.