Il y avait bien une étape, des coureurs et même une arrivée, à Bilbao, au Pays basque espagnol, ce mercredi 3 septembre. Mais pas de vainqueur. La 11e étape de la Vuelta a pris une drôle de tournure : alors que le groupe de tête se trouvait à 20 kilomètres de l’arrivée, les organisateurs ont décidé gelé les temps des coureurs à trois kilomètres de la ligne et de ne pas désigner de vainqueur, en raison d’une manifestation de militants propalestiniens.
L’organisation du Tour d’Espagne cycliste a estimé que les conditions de sécurité n’étaient pas suffisantes pour accueillir les coureurs. Plus tôt, le départ fictif avait déjà été perturbé par une première manifestation, qui a entraîné une neutralisation de quelques minutes.
« Suite à des incidents sur la ligne d’arrivée, nous avons décidé de prendre les temps à 3 kilomètres de la ligne. Il n’y aura pas de vainqueur d’étape. Nous attribuerons les points pour le classement de la montagne et le sprint intermédiaire, mais pas sur la ligne d’arrivée », a fait savoir la direction de la course via Radio Vuelta.
Au Pays basque, où la cause palestinienne est particulièrement soutenue, on peut voir des drapeaux palestiniens aux fenêtres, notamment à Bilbao, qui était la ville de départ et d’arrivée de l’étape du jour. Ce mercredi, les coureurs s’élançaient de l’esplanade de San Mamés, le stade de l’Atletic Bilbao.
Multiplication des incidents
Ces événements surviennent alors que la formation israélienne Israel-Premier Tech avait été ralentie par des manifestants munis de drapeaux palestiniens lors de la 5e étape de la Vuelta, un contre-la-montre par équipes, le 27 août. De même, des manifestants avaient tenté de traverser la route au passage du peloton au cours de la 10e étape, également parcourue dans le Pays basque espagnol, provoquant la chute, sans gravité, de l’Italien Simone Petilli (Intermarché-Wanty).
Mercredi, une heure avant le début de l’étape, le syndicat des coureurs professionnels (CPA) s’était inquiété de la multiplication de ces incidents et avait appelé à ce qu’ils cessent, dans un communiqué. « Il est inacceptable que des associations, quelles que soient leur nature ou leurs motivations, se permettent de compromettre la sécurité et l’intégrité physique des athlètes sur la route », écrivait l’organisation.
Avec une petite dizaine de secondes d’avance sur leurs adversaires, le maillot rouge danois Jonas Vingegaard (Visma-Lease a Bike) et le britannique Tom Pidcock (Q36.5) ont finalement franchi ensemble la ligne d’arrivée avancée de cette 11e étape. Aucun vainqueur n’a donc été désigné et l’habituelle cérémonie protocolaire a également été annulée.