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STREETPRESS – À LA DEMANDE – SÉRIE DOCUMENTAIRE

Insultes à caractère raciste, saluts nazis, cris de singe, drapeaux ornés de signes nazis, passages à tabac… Thomas Porlon s’est rendu dans des kops (tribunes) en France, en Pologne, en Hongrie, en Italie et en Grèce, pour montrer, dans la série documentaire Kop, diffusée par StreetPress sur sa chaîne YouTube, comment football et politique s’entremêlent partout sur le continent, illustrant la montée de l’extrême droite.

Lire l’enquête : Article réservé à nos abonnés A l’Olympique lyonnais, une atmosphère nationaliste perdure parmi les fervents supporteurs

Le premier des cinq épisodes dévoile l’entrisme de groupes d’ultras de droite lyonnais dans les tribunes du Groupama Stadium. Ils sont de plus en plus nombreux depuis quelques années, mais aussi de plus en plus violents. Les Bad Gones, la Mezza Lyon et Lyon 1950, groupes de supporteurs de l’Olympique lyonnais (OL), se disent « officiellement apolitiques ». Mais ils affichent des croix celtiques et des slogans inspirés des SS sur leurs drapeaux.

Le documentaire montre comment ils se sont rapprochés de trois associations d’extrême droite : Les Remparts, groupe identitaire qui possède le bar La Traboule et défend l’idée d’une civilisation européenne blanche ; Lyon Populaire, inscrit dans une dynamique fasciste ; l’Action française, un mouvement royaliste. Supporteurs et militants mènent ensemble des opérations violentes.

Emeutes sans précédent

A Marseille, Toufik, un supporteur de l’Olympique de Marseille (OM), raconte que, dans un car, des Lyonnais aux crânes rasés criaient « Bande de bougnoules ! » aux tenants du club adverse après le report d’un match. Un procès a eu lieu, qui a condamné deux supporteurs ayant fait des saluts nazis. Une décision de justice rare.

En avril 2023, alors qu’un match entre l’OL et l’OM touche à sa fin, à Lyon, des affrontements sans précédent éclatent entre supporteurs. Un homme noir est tabassé au sol par des groupes fascistes lyonnais qui crient « T’es pas chez toi sale nègre ! »

« Je n’avais jamais été victime de racisme concrètement avant ce jour-là », affirme Kandjoura, qui a évité de justesse un coup de pied au visage qui aurait pu lui être fatal. « Ça n’allait jamais s’arrêter, je ne savais même pas comment on allait sortir du stade », dit son ami Mohamed, qui l’accompagnait.

Inaction des dirigeants

Les dirigeants du Groupama Stadium et de l’OL n’ignorent pas ces dérives, mais ils préfèrent ne pas intervenir, comme s’il était possible de « garder un équilibre », déplore Julien, ancien militant de gauche. Interrogé par Thomas Porlon, Xavier Pierrot, directeur général adjoint de l’OL Groupe, responsable du Groupama Stadium, s’agace : « Cette question me chauffe toujours un petit peu parce que ça donne l’impression qu’on ne fait rien ! »

Quand le journaliste lui demande s’il compte prendre des sanctions contre ceux qui ont passé Kandjoura à tabac, il élude : « Sinon il faut que je sanctionne tout le monde, ce n’est pas si clair, on attend de voir ce que la justice va faire. »

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Les dirigeants des clubs se renvoient souvent la balle pour justifier leur inaction. Pour le match OL-OM annulé le 29 octobre 2023 après le caillassage du bus lyonnais à son arrivée au Stade-Vélodrome et reprogrammé le 6 décembre, les supporteurs lyonnais ont été interdits de déplacement à Marseille en raison d’un « risque réel et sérieux d’affrontements ».

On enquête sur les ultras d’extrême droite de Lyon, épisode 1 de la série documentaire « Kop », réalisée par Thomas Porlon (Fr., 2024, 5 × 25 min). Disponible à la demande sur la chaîne YouTube de StreetPress.

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