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Histoires Web samedi, avril 26
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La jeune femme regarde ses chaussures, ne donnant à voir au magistrat qui préside la cour 2 du tribunal de Kibera que ses courtes dreadlocks et le sommet de son crâne. Engoncée dans un sweat à capuche, elle murmure un bout de phrase. Le magistrat la fait répéter. « Ni ukweli », dit-elle. « Coupable », en langue kiswahili. Le juge hoche la tête et Liam L., 27 ans, se rassoit.

Elle est accusée d’avoir vendu du chang’aa, de l’alcool artisanal à base de millet auquel est ajouté du méthanol pour en accélérer la fermentation. Sa fabrication est interdite au Kenya. Cet alcool clandestin, peu cher, fait des ravages dans le pays, tuant des dizaines de personnes chaque année. Parce qu’il ne coûte presque rien, il est très consommé dans les quartiers les plus pauvres.

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Se présentent ensuite deux femmes, accusées d’avoir vendu de l’alcool sans licence. Puis un garçon au discours décousu, sans papiers et prétendant être américain. Suivent deux hommes accusés de violence, une femme soupçonnée d’avoir volé un téléviseur et deux autres hommes qui auraient menacé de mort un voisin. En ce mardi 1er avril au matin, le tribunal de Kibera ne désemplit pas. Aussi bien les salles d’audience, les couloirs que la guérite extérieure où patiente la foule des justiciables.

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