Karol Nawrocki, du hooliganisme à la présidence de la Pologne

Bluffeur, bagarreur, inquiétant parfois, Karol Nawrocki s’est délesté sans dommages de toutes les aspérités de sa personnalité, que la campagne électorale avait peu à peu révélées : dimanche 1^er juin, cet historien de formation âgé de 42 ans, père de trois enfants et boxeur amateur, soutenu par le parti nationaliste-conservateur Droit et Justice (PiS), a été élu président de la Pologne avec 50,89 % des voix, devançant de très peu le maire libéral de Varsovie, Rafal Trzaskowski.

Une victoire au goût de revanche pour le PiS, battu aux élections législatives d’octobre 2023 ; une catastrophe pour la coalition de centre droit dirigée par l’ex-président du Conseil européen (2014-2019), Donald Tusk, qui voit se profiler une cohabitation bien plus âpre qu’elle ne l’a été jusqu’ici avec le président sortant, Andrezj Duda, proche du PiS.

« Nawrocki est un doctrinaire, il est prêt et il l’a dit : sa principale mission sera de bloquer le gouvernement Tusk, ce qui ne signifie pas qu’il ne comprend pas le rôle du président dans ce pays », mettait en garde, avant le scrutin, le politologue Wawrzyniec Konarski, recteur de l’Université de la Vistule.

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