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Kamel Daoud et sa maison d’édition Gallimard ont défendu Houris, le dernier roman de l’écrivain franco-algérien, sorti à l’été 2024 et récompensé par le prix Goncourt la même année, face à l’action en justice de Saâda Arbane, une Algérienne qui l’accuse d’avoir volé son histoire tragique pour en faire le cœur de l’intrigue, mardi 14 mai.

« Les parallèles forcés ou inexacts publiquement revendiqués (qu’il s’agisse de tatouages, d’un quartier, d’une plage ou d’un lycée d’Oran ou encore d’un avortement…) traduisent en réalité une déformation de l’histoire du livre et ne pourront transformer Houris en une biographie ou une autofiction », affirment l’écrivain et sa maison d’édition dans un communiqué conjoint.

Cette « œuvre d’imagination » est basée sur « une intrigue », des « personnages » et des « événements empruntés au vécu de Kamel Daoud et à des faits historiques et criminels connus », soutient encore le document. « Ces sources d’inspiration propres à tout romancier sont libres en France, selon une jurisprudence plus que séculaire, et ne relèvent pas du domaine de la vie privée », a-t-on encore ajouté.

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Dénonciation d’« une forme de persécution judiciaire »

En novembre 2024, un tribunal algérien avait accepté une première plainte contre l’écrivain et son épouse psychiatre pour avoir dévoilé et utilisé l’histoire d’une patiente pour l’écriture de son roman. Deux recours avaient alors été déposés contre M. Daoud et son épouse, qui a soigné Saâda Arbane, une rescapée d’un massacre pendant la décennie noire de guerre civile en Algérie (1992-2002), qui a fait 200 000 morts.

Visé par deux mandats d’arrêt internationaux émis par l’Algérie, une plainte et une assignation en France, Kamel Daoud a dénoncé, lundi, dans les colonnes du quotidien Le Figaro, « une forme de persécution judiciaire ».

Son avocate, MJacqueline Laffont, a fait, mardi, auprès de l’Agence France-Presse (AFP), un parallèle avec le sort de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, détenu à Alger depuis novembre. L’avocate a aussi dénoncé les « attaques médiatiques et judiciaires qui visent, à partir d’un récit biaisé et d’une présentation inexacte des faits, à discréditer le travail d’écrivain [de son client], la probité de ses proches et l’intégrité de son œuvre ».

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« Contrairement à ce que Saâda Arbane soutient, Houris est une œuvre de fiction, fondée sur un travail d’imagination, de création littéraire, mais également de recoupements de témoignages et de faits historiques liés à la guerre civile algérienne, dont Kamel Daoud a été le témoin et qu’il a traités en sa qualité de journaliste », a encore déclaré Me Laffont.

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L’avocate a assuré que l’histoire de Saâda Arbane avait été « rendue publique par sa propre mère, était déjà connue avant la publication du roman », qu’elle n’est « malheureusement pas la seule survivante mutilée de la guerre civile algérienne (…) ni la seule à avoir échappé à une tentative d’égorgement », et encore qu’Houris n’est pas le fruit d’une « violation du secret médical » de Mme Arbane.

Cette rescapée d’un massacre pendant la décennie noire de guerre civile en Algérie avait déclaré dimanche à l’AFP vouloir « faire reconnaître un préjudice réel et très grave ».

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Le Monde avec AFP

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