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La France a été informée de l’émission, par la justice algérienne, « de deux mandats d’arrêts internationaux » contre l’écrivain franco-algérien Kamel Daoud, a annoncé, mercredi 7 mai, le porte-parole du ministère français des affaires étrangères. « Nous suivrons l’évolution de cette situation avec attention », a ajouté Christophe Lemoine, soulignant que M. Daoud était « un auteur reconnu et respecté » et que la France était attachée à la liberté d’expression.

En novembre 2025, un tribunal algérien avait accepté une première plainte contre l’écrivain et son épouse psychiatre pour avoir dévoilé et utilisé l’histoire d’une patiente pour l’écriture de son roman Houris (Gallimard), couronné du prix Goncourt 2024, récompense la plus prestigieuse de la littérature française. Deux recours avaient alors été déposés contre M. Daoud et son épouse, qui a soigné Saâda Arbane, une rescapée d’un massacre pendant la décennie noire de guerre civile en Algérie (1992-2002), qui a fait 200 000 morts.

Une plainte émane de Mme Arbane qui les accuse d’avoir utilisé son histoire sans son consentement, et une autre de l’Organisation nationale des victimes du terrorisme.

L’émission d’un mandat d’arrêt fait partie de la procédure d’usage selon le code de procédure pénale algérien. « Si l’inculpé est en fuite ou s’il réside hors du territoire de la République », le juge d’instruction peut émettre un mandat d’arrêt international, selon la loi.

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« La blessure n’est pas unique »

M. Daoud a aussi été assigné en justice en France pour non-respect de la vie privée par Mme Arbane. Pour cette assignation, une première audience de procédure est prévue mercredi après-midi au tribunal judiciaire de Paris

M. Daoud avait affirmé en décembre 2024 sur la radio publique France Inter que cette histoire était « publique » en Algérie mais aussi que son roman « ne raconte pas [la] vie » de Mme Arbane.

« Cette jeune femme malheureuse clame que c’est son histoire. Si je peux comprendre sa tragédie, ma réponse est claire : c’est complètement faux », avait écrit l’écrivain dans une tribune à l’hebdomadaire Le Point en décembre dernier. « A part la blessure apparente, il n’y a aucun point commun entre la tragédie insoutenable de cette femme et le personnage Aube [le personnage principal du roman]. La blessure n’est pas unique. Hélas, elle est partagée par bien d’autres victimes. Elle est visible. Elle est celle de centaines de personnes », poursuivait M. Daoud, par ailleurs chroniqueur au Point, accusant la plaignante d’être « manipulée pour atteindre un objectif : tuer un écrivain [et] diffamer sa famille ».

Sa maison d’édition avait, elle, dénoncé les « violentes campagnes diffamatoires orchestrées [contre l’écrivain] par certains médias proches d’un régime dont nul n’ignore la nature ».

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Le Monde avec AFP

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