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C’est un camouflet pour la candidate démocrate à l’élection présidentielle de novembre, Kamala Harris. Le syndicat des Teamsters, les routiers américains, a décidé de ne pas la soutenir à l’élection présidentielle. Une première pour une organisation qui appelait à voter systématiquement pour les candidats démocrates depuis l’an 2000. Ce syndicat est connu du grand public pour son président de légende Jimmy Hoffa, lié à la mafia et disparu en 1975 – sans doute assassiné. Il va surtout peser de ses 1,3 million de membres dans l’élection.

« Malheureusement, aucun des deux principaux candidats n’a été en mesure de prendre des engagements sérieux envers notre syndicat pour garantir que les intérêts des travailleurs soient toujours placés avant ceux des grandes entreprises », a annoncé, mercredi 18 septembre, son président Sean O’Brien. Ce dernier était particulièrement remonté contre l’administration du président américain, Joe Biden, et le Congrès, qui ont forcé la signature d’un accord pour empêcher une grève dans les chemins de fer fin 2022, qui menaçait de paralyser le pays.

Le syndicaliste avait été invité cérémonieusement à la convention républicaine de Milwaukee (Wisconsin) en juillet, où il avait remercié l’ancien président et candidat républicain à la présidentielle, Donald Trump, et snobé celle des démocrates à Chicago (Illinois), du 19 au 22 août. Une réunion, lundi 16 septembre, avec Mme Harris n’a pas permis de sauver l’affaire, tandis que M. Trump triomphait. « Bien que le comité exécutif des Teamsters n’apporte aucune approbation formelle, les membres travailleurs des Teamsters ont été clairs et nets : ils veulent le retour du président Trump à la Maison Blanche ! », écrit la porte-parole de M. Trump, Karoline Leavitt. Un sondage à la méthodologie non explicitée et publié par les Teamsters prétend que 59 % de ses membres soutiendraient M. Trump et 34 % Mme Harris. Pour tempérer cette désillusion, Mme Harris a produit dans la soirée la liste de soutiens étatiques et des Teamsters noirs, le Black Caucus, attestant d’un syndicat divisé.

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M. Trump aurait peut-être pu décrocher un soutien de M. O’Brien s’il n’avait pas tenu des propos violemment anti-syndicats dans sa discussion avec Elon Musk mi-août, vantant les licenciements massifs du milliardaire chez X, sans citer nommément l’entreprise : « Je regarde ce que vous faites. Vous entrez, vous dites : “Vous voulez démissionner ?” Ils se mettent en grève et vous dites : “Ce n’est pas grave, vous êtes tous dehors” », s’était extasié M. Trump. Le patron des Teamsters s’était indigné : « Licencier des travailleurs parce qu’ils s’organisent, font grève et exercent leurs droits en tant qu’Américains, est du terrorisme économique. »

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