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Le chef spirituel des anglicans, Justin Welby, a annoncé, mardi 12 novembre, sa démission, après la publication d’un rapport accablant sur le traitement par l’Eglise d’Angleterre d’agressions physiques et sexuelles commises sur plus d’une centaine d’enfants et de jeunes hommes.

« J’espère que cette décision montre clairement à quel point l’Eglise d’Angleterre comprend la nécessité d’un changement, et notre engagement profond à créer une Eglise plus sûre », a écrit Justin Welby dans un communiqué. Ces agressions ont été commises par un avocat dans le cadre de ses activités avec l’Eglise d’Angleterre entre les années 1970 et le milieu des années 2010.

Plusieurs responsables religieux anglicans appelaient depuis plusieurs jours l’archevêque de Canterbury à démissionner. S’il a immédiatement présenté ses excuses, c’est un coup dur pour cet homme de 68 ans au visage bien connu des Britanniques pour avoir officié durant plusieurs événements royaux majeurs ces dernières années, dont les obsèques de la reine Elizabeth II ou le couronnement du roi Charles III.

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« Agresseur en série »

Si le sommet de l’Eglise a été officiellement informé de ces faits en 2013, des responsables du culte en avaient eu connaissance dès le début des années 1980 mais les ont tus dans le cadre d’une « campagne de dissimulation », a conclu une enquête commanditée par l’Eglise, dans un rapport publié jeudi dernier.

John Smyth « est sans doute l’agresseur en série le plus prolifique associé à l’Eglise d’Angleterre », affirme ce rapport, qui détaille les souffrances physiques, sexuelles et psychologiques « brutales et horribles » qu’il infligeait à ses victimes. Il faisait par exemple venir de jeunes garçons à son domicile du sud de l’Angleterre où il les battait avec une canne, parfois jusqu’au sang, invoquant des justifications théologiques.

Le rapport conclut également que l’archevêque de Canterbury « aurait pu et dû » signaler à la police les violences commises par l’avocat à partir de 2013, lorsqu’il est devenu primat de l’Eglise d’Angleterre. John Smyth est mort en 2018 en Afrique du Sud, à 75 ans, sans avoir été jugé. L’affaire n’a finalement éclaté qu’après la diffusion d’un documentaire par la chaîne Channel 4 en 2017.

M. Welby avait assuré après la publication du rapport qu’il n’avait « aucune idée ou soupçon » avant 2013, mais qu’il reconnaissait avoir « personnellement failli à s’assurer » qu’après cette date « cette horrible tragédie fasse l’objet d’une enquête vigoureuse ».

Plus largement, cette affaire écorne une nouvelle fois l’institution religieuse anglicane, déjà accusée il y a quatre ans dans un précédent rapport d’avoir laissé perdurer une « culture » permettant aux auteurs de violences sexuelles sur mineurs de se « cacher » et d’échapper à la justice. Selon ce rapport, parti d’une enquête plus large portant sur diverses institutions du pays, 390 personnes liées à l’Eglise d’Angleterre ont été condamnées pour des infractions sexuelles commises entre les années 1940 et 2018.

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Le Monde avec AFP

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