L’autorité de Marine Le Pen sur ses troupes n’est plus à prouver. Un empire total, indiscutable, mais impuissant pour calmer les craintes exprimées à bas bruits à l’approche du couperet judiciaire. A la veille du jugement du tribunal correctionnel de Paris, attendu lundi 31 mars, dans l’affaire des assistants parlementaires européens du Front national, ses mantras – « le combat judiciaire fait partie du combat politique » ; « la peur n’écarte pas le danger » ; « je n’y pense pas du tout » – n’ont pas tempéré la fébrilité de ses élus.
« Un bon chef est un absorbeur de stress et un diffuseur de sérénité », répète pourtant Renaud Labaye, le secrétaire général du groupe du Rassemblement national (RN) à l’Assemblée nationale, citant un de ses instructeurs à Saint-Cyr.
Derrière la « sérénité » de façade affichée par Marine Le Pen et relayée par ses élus sur tous les plateaux télévisés, le RN est suspendu à l’échéance judiciaire. Depuis les réquisitions du 13 novembre 2024, la menace d’une peine d’inéligibilité assortie d’une exécution provisoire fait craindre le pire dans le parti d’extrême droite : l’empêchement d’une quatrième candidature à la présidentielle de Marine Le Pen en 2027. Une perspective aussi redoutée que tue : le sujet est tabou au RN, surtout près de la présidente du groupe à l’Assemblée nationale, qui refuse qu’on lui en parle. Personne n’ose anticiper le pire ; pas même confirmer que, si le pire pour eux advenait, le président du parti, Jordan Bardella, remplacerait naturellement sa mentor dans la course à l’Elysée. Au risque d’aggraver le vertige qui saisirait le RN en cas d’issue défavorable.
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