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Voilà un soutien dont Jordan Bardella se serait bien passé, à l’approche du second tour d’élections législatives pouvant le porter à Matignon. Tout au long de l’entre-deux-tours, le pouvoir russe a fait connaître, sous diverses formes, sa préférence pour le Rassemblement national (RN). Dès lundi 1er juillet, Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, affirmait suivre de « très près les élections en France ». Plus clairement, la diplomatie russe se félicitait, mercredi, lors d’une conférence de presse, du « succès indéniable de l’opposition [témoignant] du fait que grandit dans le pays la demande d’une justice sociale, d’une politique étrangère souveraine répondant aux intérêts nationaux et d’un affranchissement du diktat de Washington et de Bruxelles ». Soit précisément la doctrine du parti d’extrême droite en matière de politique étrangère. Afin d’être bien compris de chacun, le ministère des affaires étrangères publiait aussi un tweet avec des propos similaires et une photo triomphante de Marine Le Pen.

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Jeudi soir, sur France 2, Jordan Bardella y a vu une façon pour la Russie d’aider non pas son propre mouvement, mais… Emmanuel Macron, pourtant désigné à la vindicte par le Kremlin pour l’aide française à l’Ukraine. « Vous ne voyez pas qu’on est dans une provocation et une tentative d’ingérence ? », s’est-il agacé, précisant plus tard : « Ces tentatives d’ingérence sont faites manifestement pour le compte d’Emmanuel Macron. » Jordan Bardella, évoquant une « manipulation » destinée à l’embarrasser, a souligné l’incongruité qui consisterait à se féliciter ouvertement de voir « un parti politique soi-disant ami arriver au pouvoir pour servir des intérêts étrangers ».

Pour l’heure, les efforts d’ingérence russe mis au jour dans les campagnes électorales récentes ont tous visé à soutenir le RN. Comme l’a révélé Mediapart au lendemain des élections européennes, et comme Le Monde en a eu confirmation, les services de l’Etat français chargés de la veille contre les ingérences numériques étrangères (Viginum) ont détecté une campagne contenant des milliers de publications favorables au RN sur TikTok, X, Facebook et Telegram. Certaines étaient favorables à Jordan Bardella ou aux extrêmes droites européennes plus largement, d’autres portaient sur la guerre en Ukraine. Plusieurs indices laissaient penser à une opération dirigée depuis la Russie. Le RN avait répondu à Mediapart avoir été informé le 16 mai par le gouvernement de cette campagne de désinformation, à l’impact limité. Marine le Pen avait, de son côté, démenti être au courant.

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