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Le Rassemblement national (RN) connaît bien le concept de « béquille » parlementaire. Pendant deux ans, le parti d’extrême droite a moqué le groupe Les Républicains (LR) comme « la béquille de la Macronie » à l’Assemblée nationale. Il l’a observé parfois se dérober comme lors de la réforme des retraites, en 2023. Si dans un entretien au Figaro du mercredi 3 juillet, Jordan Bardella invite les futurs députés LR non ralliés à leur président contesté, Eric Ciotti à prendre leurs « responsabilités » dans l’intérêt du pays, le chef du RN ne s’avance plus sur la dizaine d’élus de droite susceptibles de constituer une force d’appoint s’il n’obtient qu’une majorité relative au soir du second tour, le 7 juillet.

Sur France Inter, Marine Le Pen avait évoqué, mardi matin, les « quelques LR qui ont exprimé par le passé une proximité avec nos options » si le RN venait à manquer de quelques députés pour atteindre la majorité absolue. Mais un proche de la triple candidate à l’élection présidentielle préfère renvoyer ces discussions « de boutique » au lendemain du second tour. Avant, le message doit être simple : le RN demande aux électeurs de lui octroyer au moins 289 députés (avec l’aide des élus proches de M. Ciotti).

Jusque dans les dernières minutes, mardi 2 juillet, avant le dépôt des candidatures en préfecture pour le second tour, Eric Ciotti a espéré attirer à lui quelques autres élus LR dans sa coalition avec le RN. En vain. Au-delà du fait d’avoir brisé le tabou de l’union des droites, le Niçois paye encore auprès des députés sortants son mensonge assumé devant eux lors de la réunion du 10 juin, au lendemain de la dissolution, lorsqu’il avait nié un rapprochement avec le RN pourtant déjà scellé.

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Mais pour l’instant, les candidats LR n’ont pas la tête à penser à cette France du 8 juillet, qui sera peut-être dirigée par une extrême droite alliée à un président de parti qu’ils cherchent en vain à exclure. « J’attendrai patiemment les équilibres de dimanche et l’ampleur de la relativité de la majorité, de plus en plus certaine avec tous les désistements », résume le député (LR) sortant de la Manche Philippe Gosselin.

Certains ont une position de principe plus affirmée. « Je ne me confondrai pas dans le RN », assure Raphaël Schellenberger, en ballottage défavorable pour sa réélection dans le Haut-Rhin. Un autre sortant, bien parti pour retrouver le chemin du Palais-Bourbon, signifie son refus de siéger dans un groupe supplétif du RN : « Que l’on vote des textes mineurs, c’est la vie du Parlement, mais je ne vais pas aller me compromettre sur des textes majeurs qui seront ensuite censurés par le Conseil constitutionnel. »

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