Le 17 septembre 2024, des centaines de bipeurs portés par des membres du Hezbollah, au Liban, explosent, portant un sévère coup au mouvement islamiste pro-iranien. Ce jour-là, Sputnik, la radio d’Etat russe, diffuse dans sa version en langue arabe sa couverture très particulière de l’événement. Le message : le Moyen-Orient serait plus en paix s’il se rapprochait de Moscou. A l’antenne, les critiques contre le « double langage des Occidentaux sur les droits humains » se multiplient. Une des personnes interviewées affirme que « Daech [l’organisation Etat islamique] et les terroristes sont des outils aux mains de Etats-Unis ».
Ironie de l’histoire, cette propagande est diffusée sur les ondes laissées vacantes par… la BBC plus tôt dans l’année. Faute de budget, le média britannique a mis fin à sa radio en langue arabe, qui était diffusée auparavant dans tout le Moyen-Orient. Au Liban, Sputnik a racheté les ondes délaissées.
« Fermer cette radio était une erreur », reconnaît aujourd’hui Jonathan Munro, le patron de la BBC World Service, le service d’informations diffusées à l’international de la BBC. Pour compenser partiellement, il a relancé plusieurs heures de radio quotidiennes diffusées à Gaza et, plus récemment, en Syrie après la chute du dictateur Bachar Al-Assad en décembre 2024. Dans ces lieux ravagés par les conflits, les ondes restent l’une des meilleures façons d’atteindre la population.
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