En mains propres
Vous vouliez des nouvelles de Johnny Depp ? Non ? Cela tombe mal. Visiblement remis de son procès avec son ex-compagne Amber Heard et délesté du spectre de la cancellation qui pesa brièvement sur ses épaules, le célèbre acteur américain était l’invité d’honneur du Festival du film de Rome. Devant un public acquis à sa cause, il put donc présenter en grande pompe son deuxième film en tant que réalisateur, Modi. Three Days on the Wing of Madness, consacré au peintre italien Amedeo Modigliani. Avant de recevoir, sous les acclamations, un prix pour l’ensemble de sa carrière.
A pleines dents
Pour l’occasion, Johnny Depp arborait son éternelle allure de bikeur-rockeur-pirate, tout à la fois. Il portait une chemise dotée d’un col particulier, fait d’une seule pièce de tissu, s’ouvrant naturellement sur le torse. Apparu au début du XXe siècle, ce col fut popularisé par l’élégant acteur Gary Cooper. C’est ainsi qu’il est parfois baptisé « col Cooper ». Les termes « col Ludo » et « col California » sont également employés. En raison de sa forme de dent de requin, « col requin » est encore plus souvent utilisé, notamment en France.
L’envol du papillon
Sur le tapis rouge, pendait également autour du cou de l’acteur une cravate florale totalement dénouée. Ce gimmick-là est, depuis des années, une des signatures stylistiques de l’Américain. Mais que cache-t-elle ? Une incapacité chronique à réaliser un nœud de cravate convaincant ? Un hommage à l’élégant Fred Astaire, qui aimait, dans les films autant que dans la vie, porter son nœud papillon dénoué ? Ou une volonté farouche d’opter pour la cravate sans nuire à l’amplitude et à l’ouverture du col requin de sa chemise ? Ce serait, en tout état de cause, tout à fait cohérent.
La ligne éditoriale
A Rome, Johnny Depp a eu la main lourde en matière d’accessoire. Il a glissé dans la poche poitrine de sa veste une pochette blanche, sans doute coupée dans le lin ou le coton, formant une épaisse ligne blanche. Sachez-le, dans le généreux lexique des pliages de pochette, la forme en question, anguleuse et rigide, est connue sous le nom tv fold, ou « pliage télé ». Pourquoi ? Tout simplement parce que c’est ainsi, pliée au cordeau, que les présentateurs télé américains aimaient historiquement porter leur pochette aux Etats-Unis.
L’arche des alliances
Comment, enfin, ne pas évoquer l’accumulation de bagues aux doigts de la star ? De fait, ces six pièces en argent prouvent sa folle passion pour le bijou. Johnny Depp possède des dizaines de bagues, certaines renvoyant à des rôles passés, dont ceux de Tonto dans The Lone Ranger ou de Jack Sparrow dans la série Pirates des Caraïbes. Il porta aussi une bague en forme de crâne, célébrant le boy’s club formé par le musicien Iggy Pop, le cinéaste Jim Jarmusch et le tatoueur romancier Jonathan Shaw. Le nom du club ? Death is certain, « La mort est une certitude ». Tout à fait.