John Textor ébauche un mea culpa sur la situation de l’Olympique lyonnais et annonce qu’il « passera plus de temps à Botafogo », son autre club

Un début de mea culpa pour John Textor, alors que le sort de l’Olympique lyonnais (OL) demeure incertain. En marge du huitième de finale de la Coupe du monde des clubs perdu par son club Botafogo face à Palmeiras – également pensionnaire du championnat brésilien –, samedi 28 juin (1-0, a.p.), l’homme d’affaires américain a acté sa prise de distance avec l’OL, cinq jours après la relégation administrative du club rhodanien en Ligue 2 par la direction nationale du contrôle de gestion (DNCG), le « gendarme » financier du football français.

« Je vais consacrer beaucoup plus de temps à réfléchir à Eagle [sa holding] au niveau mondial, et revenir plus souvent à Botafogo, a déclaré le président lyonnais au média brésilien Globo. J’ai d’excellents partenaires au sein d’Eagle Football Group, des actionnaires qui vont se mobiliser pour gérer des problèmes que, honnêtement, je n’ai pas bien su traiter en France. J’ai hâte de renouer avec le Brésil. »

Alors que près de 2 000 supporteurs ont manifesté, samedi à Lyon, pour appeler au départ du propriétaire américain de l’OL, brandissant des pancartes et entonnant des chants hostiles à John Textor, ce dernier a réaffirmé que Lyon « allait bien s’en sortir ». Le club doit faire appel de sa relégation, et visiblement conscient d’avoir incarné – y compris aux yeux de la DNCG – les soucis financiers de Lyon, le Texan a promis de « mettre en place une équipe solide » dans la direction de l’OL.

« J’ai fait des choses qui ont déçu les autorités de régulation »

Propriétaire de Lyon depuis décembre 2022, John Textor a reconnu ne « pas avoir été aussi bon en politique en France » que « sur le terrain », convenant avoir peiné à s’adapter à l’« étrange système français » – notamment de régulation du football.

« Nous allons faire bonne figure » lors de l’appel, s’est-il engagé, rappelant les ventes de ses parts du club anglais de Crystal Palace – toujours en cours d’approbation par la Premier League anglaise. « Nous allons investir une somme importante ; nous venons de vendre Crystal Palace. Nous n’avons certainement pas de difficultés financières, nous n’avons jamais eu autant de liquidités. Mais j’ai fait des choses qui ont déçu les autorités de régulation, et nous devons y remédier », a-t-il répété. Vendredi, l’OL a conclu un accord avec l’Union des associations européennes de football, qui menaçait de l’exclure de ses compétitions la saison prochaine. Si la DNCG annule sa relégation en appel, le club rhodanien pourra disputer la Ligue Europa – en s’acquittant d’une lourde amende.

Quant à John Textor, qui pourrait passer la main à d’autres membres de sa holding, pour incarner désormais l’Olympique lyonnais – sans pour autant qu’Eagle quitte le club –, il entend se rapprocher de son club brésilien. « C’est comme ça avec le système de multipropriété, a-t-il conclu. Vous ne pouvez pas gagner tous les matchs de tous les clubs le même jour. » Comme une confirmation de ses dires, Botafogo a été éliminé, samedi sous ses yeux, de la Coupe du monde des clubs.