Nommé ministre du travail et des solidarités, Jean-Pierre Farandou a au moins deux atouts en main pour exercer cette responsabilité, qui lui a été confiée dimanche 12 octobre : iI a l’habitude de parlementer avec les syndicats et la question des retraites ne lui est pas inconnue. Alors qu’il était sur le point de quitter la présidence de la SNCF – qu’il occupe depuis fin 2019 –, celui qui a accompli la quasi-totalité de sa carrière dans la société ferroviaire intègre l’équipe de Sébastien Lecornu à un poste très sensible. Il va, selon toute vraisemblance, être impliqué dans les tractations en cours sur le sort à réserver à la réforme de 2023, qui a repoussé de 62 ans à 64 ans l’âge d’ouverture des droits à une pension. Un dossier majeur puisque le Parti socialiste et d’autres formations de gauche menacent de censurer le gouvernement si le texte en question n’est pas suspendu.
L’arrivée de M. Farandou au 14, avenue Duquesne à Paris – le siège provisoire du ministère du travail – n’était pas attendue, d’autant moins qu’il s’était attiré les foudres du pouvoir en place. En 2024, l’exécutif l’avait, en effet, jugé coupable d’avoir « contourné » la réforme des retraites – promulguée un an auparavant. Au cœur du différend, un accord sur les fins de carrière que la direction de l’entreprise et les organisations de cheminots avaient signé. Le compromis, qui permet à certains agents de partir trente mois plus tôt que ce qu’impose la loi du 14 avril 2023, avait été avalisé par tous les syndicats de la SNCF. Ceux-ci avaient même salué la capacité de M. Farandou à trouver un point d’équilibre.
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