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A l’issue d’un second procès, la cour d’appel de Paris a reconnu, lundi 27 janvier, Jean-Marc Morandini coupable de harcèlement sexuel contre un jeune comédien et l’a condamné à dix-huit mois d’emprisonnement avec sursis, aggravant la peine de six mois de prison avec sursis prononcée en première instance, en août 2023.

L’animateur de la chaîne CNews a également été condamné à une amende de 50 000 euros pour travail dissimulé, concernant plusieurs jeunes acteurs ayant passé le casting pour la websérie dont il était le producteur. Absent à l’audience, Jean-Marc Morandini devra en outre payer une amende de 10 000 euros et indemniser Gabriel P., la victime de harcèlement, et les victimes de travail dissimulé. Il a également l’obligation de suivre des soins psychologiques.

« Nous sommes satisfaits de cette condamnation qui confirme la qualité de victime pour notre client », a déclaré Besma Maghrebi, avocate d’un des plaignants. Jean-Marc Morandini, 59 ans, était poursuivi pour avoir encouragé des comédiens, âgés de 19 à 26 ans, entre juin et septembre 2015, à s’exhiber nus pour les castings d’une websérie intitulée Les Faucons, dont il était le producteur.

Une pseudo-directrice de casting, Catherine Leclerc – qui n’était autre que Jean-Marc Morandini sous pseudonyme – leur avait adressé des courriels pour leur demander avec insistance d’envoyer des vidéos d’eux nus, le pubis rasé et de scènes de masturbation parfois avec éjaculation. En août 2015, un jeune comédien, Gabriel P., 19 ans, avait notamment reçu deux e-mails de Catherine Leclerc, lui demandant s’il était prêt à faire une fellation à M. Morandini, « qui n’est pas n’importe qui ». Le jeune homme, soucieux de ne pas passer à côté de l’opportunité de devenir comédien, avait répondu : « Il est évident que je ne vais pas faire le difficile sur la nudité (…). J’obéirai à ce que vous m’ordonnerez. »

Selon les enquêteurs, le « personnage totalement fictif » de Catherine Leclerc constituait une « figure maternelle et sécurisante inspirant confiance » notamment auprès du plus jeune des plaignants, comédien sans agent, sans formation et sans expérience du milieu du cinéma, l’incitant « à toujours repousser ses limites dans l’acte de nature sexuelle, sous le prétexte allégué de travailler sa posture de comédien ».

Concernant le travail dissimulé, des acteurs avaient tourné quelques épisodes sans être ni rémunérés ni déclarés auprès des organismes sociaux. Ils avaient finalement été payés en août 2016, un mois après la révélation de l’affaire par le magazine Les Inrocks. Dans ses réquisitions en première instance, la procureure, Anne Proust, avait dénoncé « le goût de la manipulation » de l’animateur.

En décembre 2022, l’animateur avait également été condamné à une peine d’un an de prison avec sursis assorti d’une obligation de soin de deux ans et son inscription au fichier des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes pour des faits de « corruption de mineurs » commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016, lors d’échanges électroniques à caractère sexuel et d’un casting à son domicile. Il a également fait appel de cette condamnation.

Le Monde avec AFP

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