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Histoires Web mardi, avril 1
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« Ici, on fiche la paix au vivant. » Pour le reste de son existence, Jacques Debuire formule ce projet tout simple : offrir à la nature le luxe d’évoluer à sa guise sur le terrain entourant le vieux moulin à eau qui lui sert de maison. Et s’en émerveiller chaque jour. Sans même sortir de son salon aux murs vitrés, l’ingénieur retraité de 69 ans observe la danse, sous le vent hivernal, des herbes folles jaunies, les premières orchidées sauvages apparaissant dans l’herbe, la sieste des canards sur les berges de la rivière qui serpente et, par contraste, l’agitation frénétique des poules d’eau. Et tiens ! Un héron qui se pose.

Lunettes rectangulaires, propos carré, cheveux immaculés, cet ancien spécialiste du traitement des eaux entend lutter sur son petit bout de terre contre « la disparition de la biodiversité qui prive les générations futures d’évasion, de beauté, de bienfaits ». Il n’espère plus grand chose des politiques.

A Melle, dans le sud des Deux-Sèvres, cinq des sept hectares de son Moulin de Charzay sont désormais protégés pour quatre-vingt-dix-neuf ans de toute atteinte écologique grâce à un contrat signé en 2023 avec la commune, devant notaire. Une obligation réelle environnementale (ORE) – un dispositif inventé par la loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages de 2016 –, spécifie que la nature laissée en libre évolution n’y sera nullement exploitée, échappant aux engins à moteur, pesticides, aménagements en dur, déboisements…

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