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Histoires Web dimanche, juin 8
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« C’était une idée bizarre, qui m’obsédait… Peut-on faire du surf sur les Grands Lacs ? » Teint hâlé, yeux bleu acier malicieux, Adrian Forrow, 43 ans, a de faux airs californiens, même si Santa Barbara est à quarante heures de route de Toronto, capitale de la province de l’Ontario. L’écho des vagues a réussi à se frayer un chemin jusqu’aux oreilles de cet illustrateur de profession, aventureux et pas frileux pour un sou : il a finalement découvert en 2015 qu’il était possible de surfer sur la houle – bien que modeste, le plus souvent – sur la côte de la plus grande ville du Canada (la région du grand Toronto a dépassé l’année dernière les 7 millions d’habitants).

La pratique restant confidentielle, aucune webcam (comme on en trouve sur les spots californiens) ne lui permet de vérifier, avant de se mettre en chemin, si les vagues sont au rendez-vous. Mais c’est ce mystère qu’il affectionne quand il prend la route jusqu’aux eaux translucides qui s’agitent sous les impressionnantes falaises d’argile de Scarborough, dans l’est de Toronto. « Serai-je le seul sur ma planche ? On ne sait jamais trop ce qu’on va trouver. Il faut vraiment faire ses calculs météo ! Alors, ceux qui sont là, par moins 10 degrés, ils le méritent. Même si, parfois, on se regarde et on se dit que c’est un peu absurde d’attendre une petite vague sous la neige… », raconte-t-il en cette matinée du 18 mai. Sans être immenses, les vagues peuvent cependant être méchantes.

Un jour, sa passion a même failli lui coûter la vie. « De l’eau glaciale s’est infiltrée dans ma combinaison et me tirait vers le fond. Les vagues me frappaient sans cesse. J’ai cru que je ne rentrerais pas à la maison. » Au Canada plus qu’ailleurs, le surf n’est pas pour les peureux. « Disons qu’on est moins nombreux qu’en Californie à se battre pour prendre une vague… », sourit-il.

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