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Histoires Web jeudi, janvier 23
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Le Prunus serotina est aussi agréable que redoutable. Grâce à lui, la forêt de Compiègne, dans l’Oise, se pare tous les automnes de couleurs flamboyantes. Mais l’introduction de cette espèce invasive, il y a près de deux siècles, perturbe la croissance des chênes, retrace Fabien Durand. Si l’ancien président de la Société mathématique de France – il a quitté ses fonctions en 2024 – connaît le sujet, c’est parce que le laboratoire d’écologie de l’université de Picardie Jules-Verne a sollicité le département de mathématiques, où il travaille comme enseignant-chercheur, sur la question. « Les forestiers disposent d’un cahier où ont été inscrites leurs observations sur cent cinquante années. On nous a demandé de transformer ces notes en modèles mathématiques sur la dynamique des espèces invasives. Plusieurs étudiants en master et doctorants ont travaillé sur le sujet. »

« Les masters en mathématiques sont de plus en plus interdisciplinaires », note M. Durand. Récemment, l’université de Picardie en a développé un mêlant santé et maths, intitulé « modélisation pour la biologie et la santé ». Il s’agit de former de futurs ingénieurs, médecins et chercheurs à la modélisation de systèmes complexes. « De nombreux professionnels signalent la faiblesse de leurs étudiants en mathématiques, alors que ces dernières sont très présentes en médecine, dans l’imagerie médicale par exemple, même si on n’en est pas conscients. Quand on passe une IRM, on ne s’intéresse pas aux calculs, plutôt au diagnostic. » M. Durand compare sa discipline au socle d’une statue : « Il s’agit d’une partie fondamentale, mais qu’on regarde rarement. »

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