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« Amour, dévouement, humilité, obéissance. » La devise de la congrégation du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram s’affiche sur un mur en brique à la sortie d’Abidjan, la capitale économique ivoirienne, le long de la route côtière. Une dizaine de prêtres, formés par l’ordre religieux français, résident encore dans la paroisse Saint-Bernard d’Adiopodoumé. Ils sont installés dans des maisonnettes bâties au cœur d’un jardin luxuriant, où prospèrent manguiers et bananiers.

Murs d’enceinte de la congrégation des sœurs du Sacré-Cœur de Jésus de Bétharram, en face de l’église Saint-Bernard d’Adiopodoumé, à Abidjan, Côte d’Ivoire, le 4 mai 2025.

Dimanche 4 mai, rien ne semblait troubler cette bulle de sérénité. Ni l’agitation du quartier populaire dans lequel la congrégation s’est implantée en 1990, ni la tempête qui s’est abattue sur la maison mère, à 4 200 kilomètres plus au nord. Depuis plusieurs mois, l’établissement de la congrégation situé dans les environs de Pau est accusé d’avoir couvert des faits de violences physiques et sexuelles commis par des religieux et des laïcs sur des pensionnaires. En quinze mois, au moins 212 plaintes ou signalements ont été déposés par d’anciens élèves.

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Au sein de la paroisse d’Adiopodoumé, gérée par la congrégation depuis trente-cinq ans, l’affaire de Bétharram et ses répercussions politico-judiciaires suscitent l’embarras. « Bétharram ? J’en ai entendu parler, mais je refuse de l’évoquer avec les prêtres, répond Hervé, un fidèle, à la sortie de la messe. Ces histoires-là, vaut mieux les oublier. C’est trop gênant. » Pourtant, mezza voce, le cas singulier de Benat Segur, ancien vicaire de la paroisse d’Abidjan et figure de la congrégation en France, fait parler. Mort en 2010, l’ancien directeur de l’établissement de Pau (1983-1988) est visé en France par 13 plaintes pour agressions sexuelles sur d’anciens élèves.

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