On le savait amateur de tennis, et il ne lui aura pas fallu longtemps pour le mettre en pratique. Moins d’une semaine après son élection, le pape Léon XIV a reçu, mercredi 14 mai au Vatican, le numéro 1 mondial de la discipline, Jannik Sinner. Le jeune Italien de 23 ans – accompagné par des membres de sa famille lors de sa visite – n’était pas loin : la veille, il s’était hissé en quarts de finale du Masters 1000 de Rome, après sa victoire en deux manches contre l’Argentin Francisco Cerundolo (7-6, 6-3).
Si son prédécesseur, François, était connu pour sa passion pour le football, le premier pape venu des Etats-Unis avait partagé son amour de la petite balle jaune, lundi, lors d’une audience accordée à la presse internationale. Une journaliste lui avait alors proposé de participer à un tournoi de charité. « Certainement », avait répondu le pape. « Je viendrai avec Agassi », avait-elle relancé. « Du moment que ça n’est pas Sinner », avait plaisanté le pape – en anglais, « sinner » signifie « pécheur ».
Une boutade dont le numéro 1 mondial n’a pas tenu rigueur au pape. Jannik Sinner a fait don d’une raquette à Robert Francis Prevost, 69 ans, et lui-même joueur de tennis. Il a « un excellent revers et est un redoutable compétiteur », assurait le quotidien sportif italien La Gazzetta dello Sport à l’issue du conclave. « Je me considère comme un joueur amateur de tennis. Depuis que j’ai quitté le Pérou, j’ai peu d’occasions de jouer, mais j’ai hâte de retourner sur un court », confirmait le prélat américain en 2023, dans une interview accordée après son élévation au cardinalat en 2023, au site des Augustins, l’ordre religieux auquel il appartient. Le Vatican dispose d’un court de tennis en plein air en terre battue.
Un numéro 1 mondial en quête de rédemption
Aux côtés de Sinner, la délégation comprenait également le président de la Fédération italienne de tennis, Angelo Binaghi, qui a offert au pape une carte de membre honorifique de la fédération et présenté les trophées remportés par les équipes italiennes lors des éditions 2024 de Coupe Davis et de Billie Jean King Cup.
Interrogé après sa victoire en huitièmes de finale du Masters 1000 de Rome sur l’engouement papal, Jannik Sinner a salué cet intérêt : « C’est merveilleux pour les joueurs de tennis d’avoir un pape qui nous suit et qui a joué. » De quoi obtenir l’absolution ? Car au-delà du jeu de mots avec son nom et de sa visite au Vatican, Jannik Sinner est en quête de rédemption.
Le tournoi romain marque le retour sur les courts du jeune numéro 1 mondial après sa suspension de trois mois pour dopage. La sanction lui avait été infligée en vertu d’un accord avec l’Agence mondiale antidopage à la suite de deux contrôles antidopages positifs à un anabolisant en mars 2024. Il avait plaidé une contamination accidentelle par un massage prodigué par son physiothérapeute. De retour face à son public, à Rome, le vainqueur – en janvier – de l’Open d’Australie, figurera parmi les favoris pour remporter Roland-Garros (du 25 mai au 8 juin).