Janelle Monae : « La musique de Fela parle à mon âme depuis de nombreuses lunes »

La chanteuse et actrice américaine Janelle Monae n’avait pas donné de concert en France depuis 2019. Après avoir ouvert pour Coldplay à Lyon les 22, 23 et 25 juin, elle sera à La Seine musicale de Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) le 7 juillet pour présenter son dernier album, The Age of Pleasure, une ode à la joie, aux plaisirs sexuels, aux droits et à la liberté des personnes LGBTQIA + sur une musique qui emprunte aussi bien à l’afrobeat nigérian qu’au dancehall jamaïcain. Engagée dans ses disques, la chanteuse originaire de Kansas City l’est aussi dans le choix de ses rôles au cinéma. Elle a interprété notamment la mathématicienne afro-américaine Mary Jackson dans Les Figures de l’ombre, de Theodore Melfi (2016), et la femme d’un dealer qui prend soin d’un garçon homosexuel délaissé par sa mère dans Moonlight, de Barry Jenkins (Oscar du meilleur film 2017), et s’apprête à incarner Joséphine Baker à la télévision.

Comment allez-vous retranscrire l’ambiance de « The Age of Pleasure » sur cette scène ?

Sur ce disque, j’ai travaillé avec le fils de Fela, Seun Kuti, et son groupe, Egypt 80. Ils ont fait beaucoup d’arrangements incroyables de cuivres. J’ai également travaillé avec une formation d’Atlanta, en Géorgie. Je voulais que cet album soit super diasporique, qu’il ait toutes les belles tonalités de l’Afrique à la Jamaïque, en passant par Atlanta, les Caraïbes. Sur scène, j’aurai un groupe complet avec moi et nous allons faire de notre mieux pour nous amuser et recréer les chansons en live.

Comment avez-vous découvert l’afrobeat ?

Je connaissais la musique de Fela. En fait, Seun Kuti, son fils, est venu jouer au Hollywood Bowl à Los Angeles, et j’étais programmée le même soir, alors nous nous sommes rencontrés sur scène. Avant cela, j’ai beaucoup écouté les albums de son père, Water No Get Ennemy, Expensive Shit… Et beaucoup de choses m’ont parlé. Et puis j’ai entendu dire que lui et James Brown étaient inspirés l’un par l’autre. J’ai adoré la façon dont ces deux artistes se parlaient musicalement. La musique de Fela parle à mon âme depuis de nombreuses lunes.

Sur cet album, vous invitez Grace Jones pour un interlude en français et vous avez une chanson qui s’intitule « The French 75 ». Avez-vous un lien particulier avec la France ?

Eh bien, Claude Monet, qui était un peintre français, porte mon nom ! Monae est donc un nom très français. Je trouve que votre langue est belle. Et aussi mon héroïne, Joséphine Baker, a déménagé en France. Les Français l’ont acceptée à une époque où son propre pays ne l’acceptait pas. Donc je les remercie de lui avoir permis de devenir une légende, de se produire et de vraiment prospérer.

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