Jamal Amiar, journaliste : « Les fondements de la diplomatie marocaine n’ont pas changé. Rabat veut plaider pour un Etat palestinien et maintenir la coopération militaire avec Israël »

Après Le Maroc, Israël et les Juifs marocains en 2022, le journaliste indépendant et chercheur Jamal Amiar publie un nouvel ouvrage, Le Maroc et les Palestiniens, 1960-2024, dans lequel il poursuit son analyse de la diplomatie du royaume au Proche-Orient. Il y dévoile notamment le rôle des partis politiques dans la construction de la relation entre Rabat, Ramallah et Gaza.

Le Maroc a normalisé ses relations avec Israël en 2020. Sa diplomatie et la perception qu’en ont ses interlocuteurs palestiniens ont-elles changé depuis que l’armée israélienne assiège Gaza en réponse à l’attaque terroriste du 7 octobre 2023 ?

Il est certain que la guerre a annulé une partie de la dynamique née des accords d’Abraham, alors que plusieurs pays arabes, dont le Maroc, avaient normalisé leurs relations avec Israël et que l’Arabie saoudite semblait prête à le faire. Mais dès la fin de l’hiver 2023, environ sept mois avant le 7-Octobre, la diplomatie marocaine avait déjà intégré que le processus de paix était au point mort, compte tenu, notamment, de la situation en Cisjordanie qui s’aggravait de jour en jour. Ce qui a conduit Rabat à ralentir les préparatifs du second forum du Neguev [une plateforme réunissant des pays ayant normalisé leurs relations avec Israël], en exprimant notamment ses exigences sur une participation de l’Autorité palestinienne.

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