En 2025, les partiels de fin d’année universitaire ont eu la saveur d’un marathon doublé d’un sprint pour Eva (les personnes citées par leur prénom ont requis l’anonymat). Le 7 mai, l’étudiante en troisième année de licence (L3) de science politique à Paris planchait sur une dissertation. Le lendemain, rebelote. Entre les deux, à peine le temps de souffler : elle était convoquée à l’université Paris Cité pour un oral de sélection au master métier des études, du conseil et de l’intervention. « C’était un peu en mode usine, un étudiant passait toutes les dix minutes. J’étais un peu stressée au début, mais le directeur du master était hyperbienveillant », raconte la jeune femme, impatiente de connaître son sort.
Comme Eva, ils seront plus de 250 000 dans les starting-blocks le 2 juin, fraîchement diplômés de licence ou en reprise d’études, prêts à scruter les premiers résultats d’admission sur Mon master. Lancée en février 2023 par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, la plateforme a pour vocation d’orienter plus efficacement les candidats dans la jungle des quelque 8 100 parcours de master proposés par les établissements d’enseignement supérieur publics ou privés en convention avec un établissement public.
Fini les recrutements directs que pratiquaient jusqu’alors les universités. A la place, une seule interface, une seule phase de dépôt des vœux (et de résultats), et la promesse de mieux satisfaire les candidats. Du 25 février au 24 mars, ceux-ci ont pu formuler – sans pouvoir les hiérarchiser – jusqu’à 15 vœux en formation classique et 15 en alternance, sachant que pour un même vœu (appelé « mention ») il leur était possible de candidater à plusieurs masters différents. Cette phase de candidature s’est déroulée sans polémique mais non sans stress. La majorité des témoignages recueillis par Le Monde pointe la lourdeur des dossiers à soumettre, au point que la plateforme prend, parfois, des allures d’« usine à gaz ».
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