C’est l’histoire d’un enfant qui, à l’adolescence et dans les débuts de l’âge adulte, teste ses limites. Les premières soirées alcoolisées, les premiers joints et les premières « défonces ». « Au début, on ne sait jamais vraiment, on se répète : “Il est jeune, c’est normal qu’il fasse la fête” », se remémore Raymonde (tous les prénoms ont été modifiés), 68 ans. Et puis vient, de manière insidieuse, un point de bascule, où la consommation n’est plus seulement récréative. « Avec mon mari, on a mis du temps à comprendre ce qu’il se passait, parce que mon fils ne buvait jamais devant nous, raconte l’ancienne employée en reprographie, qui vit en Seine-Maritime. Et puis l’alcool, le cannabis, ça change quelqu’un, son visage était marqué. »
Difficile, pour des parents confrontés à la dépendance de leur enfant devenu adulte, de trouver leur place, notamment lorsque l’alcool ou les drogues consommés ont des répercussions sur le quotidien et sur la vie de famille. Le Monde a rencontré deux mères prêtes à livrer leur histoire : Raymonde, qui a fait le choix de préserver, coûte que coûte, le lien avec son fils, et Joëlle, 66 ans, qui, elle, a cherché de l’aide auprès des pouvoirs publics avant de décider de poser ses limites.
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