En visite à Los Angeles, le vice-président américain, J. D. Vance, a assuré vendredi 20 juin que la présence des militaires de la garde nationale à Los Angeles était « toujours nécessaire », malgré le retour au calme depuis une semaine dans la mégapole californienne.
La vague d’interpellations d’immigrés en situation irrégulière, qui a provoqué la colère de la population début juin, se poursuit, mais la ville n’a plus connu de grandes manifestations depuis le week-end du 16 juin.
Largement pacifiques, les rassemblements avaient parfois dégénéré en violences et heurts avec la police, principalement dans le quartier de Donwtown, dans le centre de la mégapole californienne, ainsi que dans une ville de la périphérie. Donald Trump avait alors déployé 4 000 soldats de la garde nationale de Californie et 700 militaires des marines.
« Malheureusement, les soldats [de la garde nationale] et les marines restent toujours nécessaires dans le contexte actuel, car on craint que la situation ne dégénère à nouveau », a estimé M. Vance, lors d’une visite du centre de commandement militaire sur place.
Le vice-président s’est réjoui qu’une cour d’appel fédérale a validé jeudi le déploiement de la garde nationale. Selon lui, cela montre que l’envoi de militaires « était tout à fait légitime et approprié ». Donald Trump « le refera si nécessaire », a-t-il averti, alors que l’administration a récemment ordonné de nouvelles opérations antimigrants dans d’autres villes démocrates comme Chicago et New York.
Couvre-feu levé
Le déploiement de la garde nationale, sans l’approbation du gouverneur de l’Etat – qui a aussi autorité sur ce corps militaire de réserve – est une première depuis 1965 aux Etats-Unis. Sur le terrain, ces soldats sont utilisés pour protéger les bâtiments fédéraux, ainsi que les agents de la police de l’immigration (ICE).
Mais la maire de Los Angeles, Karen Bass, et le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, dénoncent une mesure extrême et injustifiée, qui « fabrique une crise ». Ils ont plusieurs fois condamné les violences et répété que les forces de police locales suffisent pour gérer la situation. Pour juguler les heurts, Karen Bass, avait par ailleurs mis en place un couvre-feu, levé mardi compte tenu du retour au calme. La police de Los Angeles a arrêté près de 600 personnes depuis le début des manifestations et mardi, le procureur de la ville a annoncé les premières poursuites contre une trentaine d’individus.
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Malgré cela, M. Vance a accusé la maire et le gouverneur démocrates « d’encourager des agitateurs d’extrême gauche » et d’avoir « facilité la violence et les émeutes » dans la ville. Le vice-président a lié cette accusation de laxisme à la politique de la Californie, Etat « sanctuaire » pour les migrants, où la collaboration des forces de l’ordre locales avec la police fédérale de l’immigration est strictement limitée par la loi. « En traitant la ville comme une ville sanctuaire, Gavin Newsom et Karen Bass ont en quelque sorte déclaré la chasse aux forces de l’ordre fédérales ouvertes », a-t-il prétendu.
Donald Trump a érigé la lutte contre l’immigration en priorité absolue depuis son retour au pouvoir et a promis d’expulser des millions de personnes en situation irrégulière.