L’histoire de Nicola Packer est difficile et dérangeante. Le 2 novembre 2020, après un test de grossesse, cette Britannique apprend qu’elle est enceinte. Elle a alors 41 ans, souffre d’endométriose et a des règles irrégulières. A l’époque, elle pense être enceinte d’environ six semaines et demande un rendez-vous pour un avortement auprès du National Health Service, le système de santé public britannique. Au Royaume-Uni, l’IVG est autorisée jusqu’à vingt-trois semaines et six jours de grossesse, et les pilules abortives peuvent être prises jusqu’à dix semaines de gestation, sous supervision médicale.
Après un entretien téléphonique avec une infirmière, Nicola Packer reçoit la pilule abortive par la poste – ce service de télémédecine a été mis en place en mars 2020, afin d’éviter aux femmes de se rendre à l’hôpital durant la pandémie de Covid-19, tout en maintenant leur accès à l’avortement. Nicola Packer prend le médicament, mais, le 7 novembre au matin, « au lieu de perdre des caillots de sang comme [elle] s’y attendait, elle accouche dans sa salle de bains d’un fœtus de petite fille parfaitement formé », relate son avocate, Fiona Horlick. Paniquée, elle se rend aux urgences d’un hôpital londonien, le fœtus dans un sac à dos. Elle n’ose pas d’emblée raconter son histoire et évoque une fausse couche tardive.
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