Un tribunal israélien a rejeté, vendredi 27 juin, la demande du premier ministre, Benyamin Nétanyahou, de suspendre pendant deux semaines ses auditions dans son procès pour corruption, dont le président américain, Donald Trump, a demandé l’annulation.
Amit Hadad, l’avocat de M. Nétanyahou, avait demandé jeudi le report des auditions devant reprendre la semaine prochaine en invoquant les « développements dans la région et le monde », après la guerre avec l’Iran et avec la poursuite du conflit à Gaza. Le premier ministre est « obligé de consacrer tout son temps et son énergie à la gestion des problèmes nationaux, diplomatiques et de sécurité de la plus grande importance », a écrit Me Hadad dans une demande transmise au tribunal.
Dans un jugement publié en ligne vendredi, le tribunal de district de Jérusalem estime que cette requête « ne présente pas, dans sa forme actuelle, de fondement ou de justification détaillée susceptible de justifier l’annulation des audiences ». Me Hadad a alors soumis rapidement à la cour une nouvelle demande d’annulation des deux prochaines audiences, selon des documents légaux vus par l’Agence France-Presse. L’avocat précise dans cette nouvelle requête avoir soumis au tribunal l’emploi du temps de M. Nétanyahou pour démontrer qu’il est dans « l’intérêt national que le premier ministre consacre tout son temps et toute son énergie aux questions politiques, nationales et de sécurité du moment ».
Plusieurs affaires
Le président américain avait appelé quelques heures auparavant à l’annulation du procès, qu’il avait qualifié de « chasse aux sorcières ». Ce procès « devrait être annulé, immédiatement », avait écrit Donald Trump mercredi, en lettres majuscules, sur son réseau Truth Social, préconisant sinon qu’une grâce soit « accordée à un grand héros », au lendemain du cessez-le-feu entre Israël et l’Iran.
M. Nétanyahou a nié tout acte répréhensible au cours du procès, reporté à plusieurs reprises depuis son ouverture en mai 2020. Dans une première affaire, il est accusé, ainsi que son épouse Sara, d’avoir accepté des produits de luxe d’une valeur de plus de 260 000 dollars (soit quelque 222 000 euros), tels que cigares, bijoux et champagne, de la part de milliardaires, en échange de faveurs politiques. Dans deux autres affaires, M. Nétanyahou est accusé d’avoir tenté de négocier une couverture plus favorable dans deux médias israéliens.