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Feuilletant les livres les uns après les autres, dimanche 9 février, des policiers israéliens les ont jetés méthodiquement dans des sacs-poubelle apportés pour cette perquisition, dans la librairie palestinienne Educational Bookshop, à Jérusalem-Est. Ils opéraient sous le regard de l’un des propriétaires, Mahmoud Muna, le visage enfoncé dans son écharpe, en ce froid après-midi d’hiver. Juste de l’autre côté de la rue, une papeterie, appartenant à la même entreprise, a elle aussi été perquisitionnée ; nombre de recueils y ont été jetés à terre. Mahmoud Muna, 41 ans, ainsi que son neveu, Ahmad, 33 ans, ont tous les deux été arrêtés.
Les autorités ont passé en revue de nombreux livres, comme ceux du street-artiste Banksy, ou des sommes des universitaires Noam Chomsky ou Ilan Pappé. Les policiers ont regardé de près, grâce aux traducteurs de leurs téléphones, les ouvrages écrits en arabe. Ils ont saisi notamment un album de coloriage pour enfants, qui a pour titre, en anglais : From the River to the Sea (« du fleuve à la mer »).
Ce slogan propalestinien est défendu par certains comme la revendication de la fin des discriminations qui visent les Palestiniens vivant en Israël ou dans les territoires occupés, mais il est dénoncé par nombre d’Israéliens comme un appel à la destruction totale de l’Etat hébreu. C’est le sens du message posté sur le compte X de la police israélienne, avec une photo de l’album, indiquant avoir arrêté « deux individus suspectés de vendre des livres incitant au terrorisme et le soutenant ».
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